Qui sont les électeurs qui vont voter pour Eric Zemmour ?

 

 

Les partisans de Zemmour sont des sympathisants de droite qui ont soutenu la candidature de François Fillon (premier ministre de droite sous Nicolas Sarkozy entre 2017 et 2012) aux élections présidentielles françaises de 2017, ou d'anciens militants du parti d'extrême droite ( Rassemblement National ) de Marine Le Pen, et d'autres qui étaient dans la coalition des associations s'opposant à l'extension des techniques d'insémination artificielle à toutes les femmes, y compris les lesbiennes et les célibataires...

Des dizaines de milliers de personnes se sont rendues place du Trocadéro dans la capitale, Paris, pour soutenir le candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle, Eric Zemmour, dont la campagne a enregistré une baisse importante ces dernières semaines, lui faisant prendre du retard dans les intentions de vote.

En couvrant ce rassemblement, nous avons parlé aux supporters d'Eric Zemmour.

La jeune Eugénie, étudiante en philosophie à l'Université de Paris, est venue au Trocadéro coiffée d'un chapeau sur lequel était écrit "Psaumes 2022" et brandissant la médaille baptiste en cuillère autour du cou. En 2013, à l'âge de neuf ans, elle avait déjà participée à une marche à Paris contre la loi sur le mariage homosexuel aux côtés de ses parents.

 Eugénie est venue sur la célèbre place près de la tour Eiffel pour annoncer et présenter son soutien au candidat d'extrême droite, affirmant que "le but est de confirmer qu'il n'est pas seul ou isolé, contrairement aux calomnies de la presse, et montrer qu’il a le soutien d'un grand nombre de Français."

Eugénie, qui fera pour la première fois son devoir électoral, a déclaré qu'elle n'aurait pas imaginé soutenir un candidat "avec un tel enthousiasme". Ajoutant : "C'est une belle opportunité pour moi d'exercer mon droit de vote pour la première fois et de donner ma voix à un candidat que j'aime", louant les qualités du candidat : ​​"honnête, juste, patriote".

Cette croyante catholique souligne que Zemmour "aime la France avec passion et est le seul à défendre les valeurs chrétiennes". Elle insiste également sur son rejet des immigrés : "C'est bien de recevoir des étrangers en France, mais notre culture ne peut pas être abandonnée". Eugénie n'a pas peur de l'absence de son candidat préféré au second tour des élections, tant elle est déterminée à voter pour l'extrême droite, c'est-à-dire Marine Le Pen.

Marc, un Anti-vax de 50, habitant prés de Trocadéro ans a rejoint le rassemblement d'Eric Zemmour. Marc a auparavant participé à plusieurs manifestations organisées par Florian Filippo, l'un des visages les plus en vue de l'extrême droite, qui a quitté le parti de Marine Le Pen avant de fonder le parti "Nationalistes".

 

Il a déclaré : "Je ne suis pas vacciné contre la Covid-19, contrairement à ma mère et mon frère qui soutiennent Macron". L'homme, né d'un père yougoslave  et d'une mère française, a ajouté que son parcours familial est similaire à celui d'Eric Zemmour, né de parents immigrés d'Algérie en France.

Malgré son origine mixte, Mark craint la théorie dite du "Grand Remplacement" invoquée par le candidat d'extrême droite pour justifier sa haine des immigrés comme des musulmans. La théorie est basée sur une approche complotiste et prétend que les immigrés et les étrangers vivant en France remplaceront les Français dans un avenir proche. Il a déclaré que ce que certains revendiquent est une "hypothèse" qui "est aujourd'hui une réalité dans les quartiers et la banlieue parisienne".

Marc soutient l'idée de Zemmour d'expulser les immigrés du pays et son appel à la sortie de l'OTAN de la France, et loue le candidat qui "s'attaque à la rhétorique antiraciste, homophobe et féministe".

Quand à Anna, mère de quatre enfants, portugaise, "mais plutôt bien intégrée" dans la société française, dit-elle. Elle a déclaré que ses enfants avaient des "noms français", ajoutant : "C'est important car cela aide à l'intégration".

Cette femme de 53 ans est une grande fane du candidat d'extrême droite. Elle avait l'habitude de suivre ses interventions sur les programmes de la télévision dans les années 90, et elle lisait également tous ses livres. Elle n'a donc pas hésité à se rendre de la Normandie à Paris pour assister au meeting.

Anna, une chrétienne qui travaille comme cuisinière dans un restaurant, assiste aux rassemblements de zemmour dès qu'elle en a l'occasion. Elle était auparavant partisane de François Fillon, Premier ministre de Nicolas Sarkozy (de 2007 à 2012), et elle ne voit personne d'autre que Zemmour qui défende convenablement les valeurs de la foi chrétienne. "Il est le seul à proposer un projet qui protégera notre civilisation d'une grande substitution. Nous sommes un peuple d'une race proche de l'extinction, et bien sûr c'est une opportunité pour nous tous", a-t-elle déclaré. Elle est convaincue que si Zemmour avait été président (à la place de Macron), la guerre en Ukraine n'aurait pas éclaté."Eric Zemmour est un homme de paix et aurait négocié avec Poutine."

Une des personnes qui étaient aussi présentes au meeting est Séverine, employée administrative en banlieue parisienne, est venue au Trocadéro avec son compagnon pour soutenir son candidat. Elle a dit qu'elle viendrait de loin si nécessaire.

Séverine a complètement abandonné le parti du Rassemblement national de Marine Le Pen et a déploré lorsque la dirigeante a décrit son rival (Zemmour) comme un étant d’extrême droite" et a également évoqué la présence de "nazis" dans son parti. Séverine ne se considère « ni de droite ni de gauche ».

 

Elle fait l'éloge de Zemmour, le décrivant comme "humble, honnête et franc." Il n'est "pas un politicien mais un homme du peuple, un ami de n'importe quelle famille". Elle a ajouté : "Je n'ai pas de père que j'aime, alors combien je veux que Zemmour soit mon père."

Séverine dit qu'elle n'a aucun intérêt à soutenir l'ancienne journaliste, et souligne par exemple qu'elle soutient l'idée d'octroyer une subvention de 10 000 euros aux habitants des zones rurales alors même qu'elle n'habite pas à la campagne, et loue également son intention d'aider les femmes veuves, même si elle n'est pas veuve.

Quant à l'accusation de misogynie à l'encontre de Zammour, elle l'attribue à la « propagande concurrente », et la nie catégoriquement, la qualifiant « d'infondée ». Séverin hisse le drapeau français chaque fois que la foule applaudit les propos d'Eric Zemmour, ainsi qu'une banderole sur laquelle on peut lire : "Les Femmes avec Zemmour".