Macron ressort le fameux "en même temps" au cours de son dernier meeting.

 

Meeting Emmanuel Macron

Pour contrer la montée en popularité de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen dans les sondages, le président Emmanuel Macron a organisé samedi son premier meeting pour mobiliser ses partisans avant le premier tour des élections présidentielles.

Emmanuel Macron a renoué, avec le fameux "en même temps" qui avait fait son succès en 2017. Surnommé depuis le début de son quinquennat "président des riches" par ses opposants, le chef de l'État semblait jusqu'ici assumer, durant cette campagne de 2022, d'être devenu un candidat de droite, avec notamment deux propositions phares marquées politiquement : la retraite à 65 ans et le Revenu de solidarité active (RSA) conditionné à 15-20 heures de travail.

 

Mais son discours à La Défense Arena devant plus de 30 000 personnes, selon les organisateurs, axé sur le social, l'éducation et la santé, à une semaine du premier tour de l'élection présidentielle (10 avril), avait pour but de démontrer l'inverse.

Macron est toujours le leader des intentions de vote, mais son entourage craint que l'écart avec Le Pen ne diminue au second tour, car plusieurs sondages s'attendent à ce qu'il obtienne 53 % des voix, contre 47 % pour son adversaire.

"Il est temps de se mobiliser", a déclaré Macron, appelant les Français à se rendre aux urnes face à l'éventualité de sa défaite, totalement écartée il y a seulement une semaine alors qu'il avait 12 points d'avance sur Le Pen.

Devant plus de 30 000 personnes, le président s'est longuement exprimé sur la question du pouvoir d'achat qui est au premier plan des préoccupations des français et est devenue au centre des préoccupations de Marine Le Pen, s'engageant à tripler "la prime Macron" "dès cet été". , ce qui signifie que ça peut atteindre "jusqu'à 6000 euros, sans frais ni taxes.

Le président-candidat a plusieurs fois martelé "nous l'avons fait" au sujet des grandes et petites réformes menées au cours de son quinquennat, mais l'objectif semblait bien de muscler sa jambe gauche. "L'ascenseur social reste encore trop en panne", a-t-il regretté, avant de promettre une "révolution" de l'éducation grâce à "nos enseignants, à qui l'on doit tant" – et qui avaient massivement voté pour lui en 2017. "Quand nous avons rouvert les écoles en mai 2020, je sais ce que nous leur avons demandé. Je veux personnellement les remercier", a assuré le chef de l'État.

 

"Vous pouvez les applaudir !", a lancé Emmanuel Macron à la foule, alors qu'il avait choqué de nombreux enseignants, le jour de la présentation de son programme à la presse, le 17 mars, en accusant certains d'entre eux d'avoir "disparu" dans la nature au moment du premier confinement.

Macron a également exprimé son soutien à une retraite minimale de 1 100 euros pour ceux qui ont terminé leur carrière, en plus d'embaucher 50 000 aides-soignants et infirmiers pour s'occuper des personnes âgées. Mais il a souligné qu'"il n'y a pas d'argent magique" pour "financer tout cela", réitérant son refus d'augmenter les impôts. "Il va falloir travailler plus et surtout plus longtemps parce qu'on vit plus longtemps", a ajouté Macron, qui veut relever progressivement l'âge de la retraite à 65 ans d'ici 2032.

 

Le président a commencé sa campagne très tardivement, en raison de sa préoccupation pour la guerre en Ukraine et les efforts diplomatiques environnants, qui ont d'abord renforcé sa position dans la course.

Macron, qui est considéré par certains Français comme "le président des riches" en raison de son association avec les milieux financiers.

Les sondages sur les intentions de vote au second tour, prévu le 24 avril, s'attendent toujours à ce que Macron gagne contre Le Pen, comme ce qui s'est passé au second tour des élections de 2017, mais avec une marge plus étroite qui ne dépasse pas la marge d'erreur dans ces sondages.

"A la même période en 2017, (Marine Le Pen) était à un niveau de 40 ou 41% par rapport à Emmanuel Macron. Aujourd'hui c'est entre 46 et 47%, ce qui veut dire qu'elle a fait de réels progrès", a déclaré le politologue Jérôme Fourquet à France 5.

Ces dernières années, Le Pen s'est efforcée d'améliorer son image, et pour faire paraître sa rhétorique plus modérée, le candidat très radical Eric Zemmour a fait valoir ses arguments.

 

Zemmour a de nouveau suscité la polémique samedi en visitant une brocante dans un quartier populaire de la ville de Marseille, qu'il considère comme illustrant le "Grand Remplacement", une théorie du complot qui voit la population européenne remplacée par des immigrés, notamment d'Afrique.

Quant au candidat radical de gauche Jean-Luc Mélenchon, que les sondages placent à la troisième place avec environ 15 à 16 % d'intentions de vote, il s'en est pris samedi à la fois à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen.

"Le Pen propose le même modèle de fragilité que Macron, et ils montrent une profonde indifférence à l'injustice sociale", a déclaré Mélenchon.

En revanche, sa principale rivale, Marine Le Pen, a continué à faire campagne sur le terrain, organisant des rassemblements limités loin des grandes villes et errant dans des zones où les électeurs se sentent parfois délaissés.

La candidate d'extrême droite a axé son discours sur le pouvoir d'achat, qui est au premier rang des préoccupations des Français, notamment au regard des conséquences économiques de la guerre en Ukraine.

Macron était préoccupé par le conflit et l'intense activité diplomatique qui l'accompagnait, mais il a été contraint de faire face à une polémique née de la divulgation d'informations selon lesquelles les pouvoirs publics avaient largement recouru aux services de cabinets de conseil privés, dont le cabinet de McKinsey, tandis qu'une frange des Français le considère toujours comme « le président des riches », lié à la communauté financière.

D'autres candidats organiseront également des rassemblements, dont le candidat écologiste Yannick Jadot dans le nord, Eric Zemmour dans le sud, et le communiste Fabian Roussel près de Lyon dans l'est.

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