Présidentielle 2022 : Que suggère chaque candidat sur le dossier de l'immigration ?
Les candidats aux élections présidentielles françaises proposent un programme électoral sur les sujets les plus importants qui préoccupent l'opinion publique française, dont l'immigration. Comme dans chacun de ces postes présidentiels importants de la vie politique française, les approches diffèrent d'un candidat à l'autre.
A chaque élection, la droite, qu'elle soit traditionnelle ou extrémiste, apparaît plus stricte sur l'immigration, comme l'un des sujets restés dans sa "spécialité", bien que le camp de l'extrême droite soit considéré comme le plus radical à cet égard.
En revanche, la gauche garde un ton humain dans son traitement de ce dossier, et les observateurs estiment que c'est l'une des raisons pour lesquelles elle paye les frais, ces dernières années, électoralement, de la diffusion des idées extrémistes de droite dans la société année après année. Nous voyons que ses candidats s'unissent sur la profondeur en matière d'immigration, et les différences résident généralement dans les détails.
Nous passons en revue ici les propositions les plus marquantes des candidats, de droite et de gauche, pour la présidentielle, concernant l'immigration.
Il semble que l'actuel président Emmanuel Macron, qui a annoncé sa candidature à un second mandat, n'ait pas laissé l'opportunité à la droite traditionnelle et extrémiste de s'emparer du dossier de l'immigration, et il a sa propre approche de cette question. : "L'Europe est souveraine... L'Europe est capable de contrôler ses frontières", et porte ainsi une vision européenne du problème, notamment à travers le renouvellement du système Schengen.
La surveillance, pour lui, devrait être intensifiée aux frontières européennes. Contrastant avec les menaces qu'Eric Zemmour fait peser sur les pays d'origine des immigrés illégaux, le candidat de la République en marche veut améliorer la coopération avec leurs pays d'origine pour faciliter leur retour.
Dans ce contexte, il a annoncé début février vouloir coopérer avec les pays méditerranéens pour "réguler efficacement les migrations", mais aussi "faciliter la circulation de ceux qui contribuent à nos échanges économiques, culturels et scientifiques".
La candidate de droite du Parti républicain, Valérie Pécresse, s'engage à consulter les Français si elle est élue présidente du pays, dans le cadre d'un référendum populaire pour un amendement constitutionnel sur le dossier de l'immigration. A travers quoi on détermine le nombre de nouveaux immigrés autorisés à être accueillis annuellement selon la profession et le pays, à déposer des demandes d'asile depuis l'étranger, à stopper la loi « droit à la terre », à obtenir une carte de séjour conditionnée à la maîtrise de la langue française, actuellement en vigueur également, et le durcissement des conditions de naturalisation et de la loi réunionnaise.
elle prendra également des mesures pour expulser les immigrants illégaux, suspendre l'octroi de nouveaux visas aux ressortissants des pays qui refusent d'accueillir leurs citoyens d'immigrants irréguliers, annuler les services sociaux fournis à cette catégorie et expulser immédiatement ceux qui constituent une menace sérieuse à moins qu'ils ne soient en état d'arrestation et de poursuites judiciaires. L'assistance médicale est limitée aux étrangers qui ne sont pas aux urgences et aux personnes atteintes de maladies contagieuses.
Elle considérera également tout mineur isolé immigré qui ne souhaite pas se soumettre à un test osseux pour déterminer son âge, et qui fait face à plusieurs critiques d'associations travaillant dans le domaine de l'immigration, comme un adulte.
Qand à Eric Zemmour connu pour ses positions radicales sur l'immigration, et est un grand concurrent non seulement de la droite traditionnelle, mais même de l'extrême droite, connue pour son hostilité à l'immigration depuis des années.
Zemmour promet dans son programme d'arrêter définitivement le regroupement familial, et de réduire significativement le droit d'asile, de rester confiné à "une poignée d'individus chaque année", comme l'indique l'une de ses déclarations. Zemmour préfère que les demandes d'asile soient déposées dans des représentations diplomatiques à l'extérieur du pays et non sur le sol français. Il s'engage également dans sa plateforme électorale à abolir la loi sur le "droit à la terre", selon laquelle les personnes nées en France obtiennent la citoyenneté.
Le candidat insiste sur l'expulsion de tous les immigrés illégaux, s'il est élu président, et menace leurs pays de les punir s'ils ne coopèrent pas à cette fin, en privant leurs citoyens de visas, en empêchant les transferts depuis leur communauté , et même s'emparer des biens de leurs responsables, selon ce qu'il a affirmé dans son intervention lors d'une confrontation télévisée avec la candidate républicaine, Valérie Pécresse.
Quant à Marine Le Pen, la candidate du parti d'extrême droite Rassemblement national, connu pour son durcissement sur la question de l'immigration, elle s'engage, si elle devient présidente, à organiser un référendum sur la constitution pour amender les lois sur l'immigration.
Par ce référendum, elle veut lever ce qu'elle appelle les "obstacles" juridiques qui empêchent l'expulsion des étrangers reconnus coupables de crimes ou délits graves, ou qui constituent une "menace à l'ordre public".
Comme Zemmour, elle veut criminaliser l'entrée illégale dans le pays et empêcher la régularisation du statut de ceux qui le font, sauf dans des "cas exceptionnels".
Le Pen n'a pas abandonné l'un des slogans les plus en vue de l'extrême droite française depuis des décennies, qui est la "priorité nationale", à travers laquelle elle veut que les Français aient la priorité dans tous les secteurs du logement, du travail, etc., même si le l'étranger est en situation légale. L'immigrant régulier ne bénéficie des services sociaux, selon son programme, qu'après une période de cinq ans de travail.
Quant à la réunification, elle veut la « réorganiser » sans l'empêcher complètement, et donc elle est soumise à un certain nombre de conditions.
Le candidat Nicolas Dupont-Aignan, qui a soutenu le candidat d'extrême droite du Rassemblement national à l'élection présidentielle de 2017, entend suspendre l'accord de Schengen et reprendre les contrôles aux frontières. Il souhaite également limiter le nombre d'immigrants arrivant dans le pays chaque année par un vote parlementaire, suspendre la loi sur le regroupement familial pendant 5 ans (et annuler le régime d'exception pour les Algériens), réformer la loi sur l'asile et abolir l'assistance médicale gouvernementale pour les immigrants illégaux. , et le remplacer par leurs propres centres de santé.
Il promet également d'abolir la loi sur le droit foncier, de lier l'aide sociale au désir d'intégration dans la société (avec un délai de carence de 5 ans) et d'expulser les prisonniers immigrés immédiatement après avoir purgé leur peine ou ce qu'on appelle la "double peine".
Comme Macron, la candidate du Parti socialiste Anne Hidalgo, à son tour, rattache la question migratoire à la sphère européenne. Si elle est élue, elle travaillera à réformer le traité de Dublin, qui oblige le pays dans lequel l'immigré arrive pour la première fois à l'accueillir, à renforcer la solidarité entre les pays européens à cet égard. Par conséquent, il préfère recevoir l'immigrant du pays qui a la capacité de le faire.
Au niveau français, Hidalgo souhaite instaurer un accueil décent des immigrants et une répartition équilibrée des nouveaux arrivants d'immigrants dans les provinces. Le candidat socialiste hispanique veut aussi améliorer leur intégration, en proposant des cours de français gratuits à tous les immigrés, où ils seront également informés des "dimensions culturelles et historiques" du pays, et permettre aux demandeurs d'asile de travailler avant que les autorités ne répondent à leurs dossiers. .
Le candidat Jean-Luc Mélenchon, qui compte à l'extrême gauche, promet un programme complètement différent de ce que propose la droite, qu'elle soit traditionnelle ou extrémiste. Il promet la résiliation du traité de Dublin et la dissolution de la police des frontières européenne, "Frantex". Il souhaite également reconsidérer le traité avec la Grande-Bretagne sur le contrôle des frontières entre les deux pays.
S'il arrive à l'Elysée, il limitera le travail avec des cartes de séjour de courte durée, restituera la carte de séjour décennale à l'original, régularisera les conditions des travailleurs migrants sans titre de séjour, et mettra l'accent sur l'accueil des migrants avec dignité dans tous les pays européens.
Pour les immigrés mineurs, un candidat né à Tanger, au Maroc, se verra interdire de passer des tests orthopédiques pour déterminer son âge. Comme la candidate socialiste Anne Hidalgo, les demandeurs d'asile seront autorisés à travailler. Il donnera également le droit de vote aux résidents étrangers hors Union européenne.
Le candidat du Parti communiste Fabien Roussel dénonce la poursuite des accords de Dublin, et s'engage à œuvrer pour renforcer la politique d'accueil des réfugiés en France. Il souhaite, s'il est élu, ratifier la convention internationale signée le 18 décembre 1990, qui prévoit la protection de tous les travailleurs migrants et de leurs familles.
Il interdirait également les tests orthopédiques pour déterminer l'âge des migrants mineurs non accompagnés, mettrait l'accent sur la prise en charge de ceux-ci et régulariserait les travailleurs migrants sans titre de séjour.
Le candidat du Parti écologiste et vert s'engage dans sa plateforme électorale sur une approche sociale de la question migratoire en créant un grand ministère "solidaire". Il promet également de veiller à ce que les migrants en situation irrégulière aient accès à la santé et au logement. Les mineurs ne seront pas arrêtés.
Comme les candidats de gauche, Jadot veut arrêter les examens orthopédiques pour les immigrés mineurs et promet la régularisation des travailleurs migrants irréguliers, des familles et des enfants scolarisés. Il simplifiera les procédures d'obtention des titres de séjour et introduira un nouveau type de "résidence humanitaire".
Philippe Poutou, nouveau candidat du Parti anticapitaliste, se bat pour la liberté d'accueil et d'installation de tous les immigrés. Poutou veut régulariser leur situation. Il entend également donner le droit de vote à tous les étrangers résidant en France.
La représentante du Parti de la lutte ouvrière, Nathalie Artaud, "salue" les immigrés et réclame leur liberté de mouvement et leur stabilité en France.
Quant au candidat du parti "Résistance", bien que ses idées dans sa plateforme électorale ne soient pas claires sur l'immigration, elles peuvent être connues en se référant aux élections de 2017 auxquelles il a également participé. Il a alors été suggéré que les douanes et les gardes-frontières soient renforcés dans les principaux lieux d'immigration clandestine, comme Mayotte et la Guyane.
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