Macron dénonce "l'hypocrisie" de la Russie sur les couloirs humanitaires

 

Le président Emmanuel Macron a dénoncé le mépris des principes "politiques et moraux" de son homologue russe Vladimir Poutine en proposant d'établir des couloirs humanitaires pour les habitants de plusieurs villes ukrainiennes afin de les "emmener en Russie".

 

Macron a critiqué le "manque de sérieux" de la proposition russe, déclarant : "C'est une moquerie morale et politique intolérable pour moi".

 

Lundi, Kiev a rejeté les couloirs humanitaires vers la Biélorussie et la Russie proposés par Moscou pour évacuer les civils des villes de Kharkiv, Kiev, Marioupol et Soumy, qui connaissent de violents combats.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré à l'issue d'une réunion des ministres du développement de l'Union européenne à Montpellier, "Il ne faut pas tomber dans les pièges mis en place par la Russie.

 

Il a rappelé "l'expérience amère des sièges imposés par les forces russes", faisant référence au siège d'Alep en Syrie et de Grozny en Tchétchénie.

 

Le Drian a ajouté : "Je me demande si les écoles militaires russes ne reçoivent pas des cours pour expliquer les opérations de bombardement, les couloirs et les négociations...".

 

"Partout il y a un principe qui est de garantir le libre passage des aides", a déclaré Le Drian, dénonçant les "conditions de négociation proches de la soumission" imposées par le président russe.

Macron a déclaré que la Russie parlait "d'établir des couloirs humanitaires vers la Russie" mais "je ne connais pas beaucoup d'Ukrainiens qui veulent se réfugier en Russie. C'est de l'hypocrisie". "Les acteurs humanitaires doivent pouvoir intervenir, et il doit y avoir des trêves complètes pour protéger les femmes, les enfants et les hommes qui doivent être protégés et pouvoir être évacués de la zone de conflit", a-t-il ajouté.

 

Il a souligné que la situation en Ukraine « s'aggrave de jour en jour », soulignant la nécessité de « mettre fin à cette guerre», expliquant que la France et ses alliés « continueront à exercer des pressions diplomatiques pour arrêter cette guerre aussi vite que possible."