France : Le projet de loi d'« excuses » aux Harkis algériens est présenté au Sénat.
Le 20 septembre 2021, le président Emmanuel Macron a fait un pas sans précédent dans le sens d'une réconciliation avec les Harkis qui ont combattu aux côtés du colonialisme français en Algérie entre 1954 et 1962, en annonçant un projet de loi "d'excuses" lors d'une cérémonie d'hommage à l'Elysée.
Après que les députés l'ont approuvé le 18 novembre 2021 à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, la commission sociale du Sénat s’est penchée mercredi 12 janvier sur ce projet, à condition qu'il soit présenté à ses membres le 25 de ce mois pour un vote.
Les Harkis sont des ex-combattants, au nombre de 200 000, qui ont été recrutés dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie. A l'issue de cette guerre, une partie de ces combattants abandonnés par Paris subit des représailles. Des dizaines de milliers d'entre eux, accompagnés de leurs épouses et enfants, ont été transférés en France, où ils ont été placés dans des « camps temporaires » où des conditions de vie décentes n'étaient pas disponibles.
Le projet est une traduction juridique du discours de Macron le 20 septembre lors d'une cérémonie honorant ce segment à l'Elysée. Il comprend des mesures symboliques et d'autres mesures pratiques, et reconnaît "les services rendus en Algérie par les anciens membres des formations de soutien qui ont servi la France puis les ont abandonnés pendant le processus d'indépendance de ce pays".
Le texte reconnaît également les "conditions d'accueil inadéquates" pour les 90.000 Harkis et leurs familles qui ont fui l'Algérie après son indépendance. A ce propos, Geneviève Dariusc, ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens Combattants, précise qu'"environ la moitié d'entre eux ont été déportés dans des camps et villages" créés spécialement pour eux, estimant que c'était une "page sombre pour la France".
Le projet de loi prévoit une « indemnisation » pour ce préjudice, compte tenu de la durée du séjour dans ces lieux. L'indemnisation comprend "d'anciens combattants harki et leurs épouses qui ont été reçus après 1962.
Mirales a ajouté: "Six mille dossiers peuvent être déposés à partir de 2022, dont 2.200 pour les vétérans cinétiques et leurs épouses et veuves", et a expliqué qu'elle préconiserait un amendement "pour incorporer certains cas non couverts par l'indemnisation dans la version actuelle. " Cinquante millions d'euros ont été alloués dans le projet de budget 2022 au décaissement des indemnités. En 2018, un fonds de solidarité de 40 millions d'euros a été mis en place sur quatre ans pour les enfants des Harki.
La décision de Macron était considérée comme exceptionnelle à tous égards, et aucun autre président français n'avait jamais pris l'initiative d'adopter une formule similaire à ce projet, car elle constituait le début d'une rupture dans le traitement du dossier de ce segment, dont les revendications restaient stagnantes, malgré sa présence à la surface de l'arène politique française durant le mandat de chaque nouveau président.
Les propos du président français lors de la cérémonie d'hommage aux militants le 20 septembre et l'annonce de ce projet, ont été largement repris dans les médias français. Parmi ce qu'il y a dit : « Je dis aux combattants : nous vous sommes reconnaissants, nous n'oublierons pas. Je demande pardon, nous n'oublierons pas."
Il a également ajouté, tenant son pays pour responsable de l'issue de leur situation : « Ils ont sacrifié leur sang pour la France, et ils l'ont servi et ont risqué leur vie et leur famille » pour elle, « admettant que les autorités parisiennes « ont faillis à leur devoir envers les militants et leurs familles après la fin de la guerre d'Algérie », ce qui leur a fait vivre beaucoup de drames
Mais cette étape n'a pas été franchie par l'opposition avec le même enthousiasme exprimé par les autres partis politiques. La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a parlé de "générosité électorale", tandis qu'un député du Parti républicain a déclaré que "Macron met en place une stratégie de générosité envers les groupes qui peuvent contribuer à sa réélection".
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