Attentat de Nice 2016 : Le procès débute lundi à Paris, six ans après le drame.

 

Commemoration Attentats de Nice 2016

Six ans après l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, huit accusés comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Paris dans un nouveau procès pour une affaire terroriste qui a choqué le pays et qui devrait durer plus de trois mois.

L'attaque, qui a eu lieu sur la célèbre " Promenade des Anglais" sur la côte méditerranéenne, a fait 86 morts, dont 15 enfants, et plus de 450 blessés, et était le deuxième attentat le plus meurtrier sur le sol français après les attentats du 13 novembre 2015.

Le 14 juillet 2016, jour de la fête nationale française, Lahouaiej-Bouhlel a l’aide de son camion de 19 tonnes a frappé des foules rassemblées pour regarder le feu d'artifice sur le célèbre front de mer de Nice. L'organisation "Etat islamique" a revendiqué l'attentat, survenu 18 mois après l'attentat sanglant contre le magazine "Charlie Hebdo" et huit mois après les attentats du 13 novembre. Cependant, l'enquête n'a pas pu établir de lien direct entre l'auteur et l'organisation djihadiste extrémiste, et a conclu que la revendication était « de l'opportunisme pur ».

En l'absence de l'agresseur, les juges du Tribunal pénal spécial présidé par Laurent Raviot enquêtent sur la responsabilité de sept hommes et une femme, âgés de 27 à 48 ans, proches de lui ou intermédiaires impliqués dans le trafic d'armes lui étant destinées.

Trois accusés, Ramzi Arafa, Shukri Shafroud et Muhammad Gharib, sont jugés pour avoir formé un groupe terroriste. Le premier, qui a un casier judiciaire, risque la réclusion à perpétuité, tandis que les deux autres prévenus risquent 20 ans de prison. Les cinq autres, Maxim Silage, Andre Alizi, Artan Hanage, Brahim Tritro et Anclidia Zacchi, sont poursuivis pour avoir formé une bande criminelle et violé la législation sur les armes. Ils risquent une peine de prison de cinq à dix ans.

Seuls trois prévenus comparaîtront au banc des accusés, dont l'un a été arrêté dans le cadre d'une autre affaire. Il en représente également quatre libres et sous contrôle judiciaire. Le huitième, Brahim Tritro, est jugé par contumace après avoir violé le contrôle judiciaire dont il est l'objet. Selon son avocat, il est actuellement incarcéré en Tunisie. La justice française a émis un mandat d'arrêt contre lui.

En l'absence de l'agresseur et qu'aucun des prévenus ne soit poursuivi pour complicité de meurtre, de nombreux plaignants au civil disent "ne pas attendre grand-chose" d'un procès qui, selon eux, serait "décevant". Le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti a récemment confirmé : "Je comprends ce ressentiment et c'est un sentiment humain. Mais il y aura une réponse judiciaire. Nous répondrons à cette brutalité par la loi."

Le procureur de la République près la Cour de cassation, François Molins, a déclaré à la radio France Inter que ces grands procès pour actes terroristes permettent "de faciliter le processus d'auto-reconstruction des victimes". Molins, qui était procureur de Paris au moment des attentats de 2015 et 2016, a ajouté que ces procès "contribuent à construire quelque chose comme une mémoire commune sur les massacres de masse".

Vendredi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a tenu à rappeler via le réseau "BFMTV" que "la menace terroriste reste très élevée", indiquant qu'il y a "des intentions de venir sur le territoire national et de commettre des attentats".

Comme à l'accoutumée lors du procès des attentats du 13 novembre, l'audition des procureurs civils sera retransmise sur la radio Internet à 30 minutes d'intervalle. Cette radio Internet sera disponible depuis l'étranger avec des sous-titres en anglais fournis. Le procès sera également filmé et enregistré pour l'histoire.

Parmi les témoins attendus figurent l'ancien président François Hollande puis le ministre de la Défense Bernard Cazeneuve, qui avait déjà témoigné lors du procès des attentats de novembre.

Cinq semaines seront consacrées à entendre les témoignages des procureurs de la République auprès des proches des victimes et rescapés de l'agression, avant que l'interrogatoire des accusés ne débute début novembre.

Le verdict sera rendu le 16 décembre.

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