Comment les autorités françaises poursuivent-elles les incendiaires?

 

Après qu'il est devenu clair qu'un grand nombre de feux de forêt en France avaient été délibérément allumés, les autorités françaises se sont déplacées pour surveiller les incendies et les incendiaires sur terre par des motos ou des VTT, et depuis les airs par des hélicoptères.

Dans la forêt proche de la station balnéaire de Soulac-sur-Mer en Gironde, 20 incendies ont été signalés en semaine, brûlant chacun entre 100 mètres carrés et 30 hectares de forêt, selon la gendarmerie.

Des arbres brûlés et des souches carbonisées jonchent ça et là de part et d'autre des routes et pistes cyclables qui traversent la forêt.

Afin de mettre un terme au cycle des incendies, les autorités locales ont créé un détachement dédié à la surveillance des forêts, et déployé sur le territoire ses 15 gendarmes de réserve, qui comprenaient également un officier de la police judiciaire et deux cavaliers de la brigade routière. , soutenu par un hélicoptère.

Ils sont répartis en trois zones et patrouillent dans la forêt à moto, en VTT ou en voiture lorsque la nature du terrain le permet, à la recherche d'éventuels incendiaires.

 

L'idée de créer ce détachement cette semaine est née du souci d'éviter de faire peser des charges supplémentaires sur les sapeurs-pompiers, épuisés depuis mardi, par les opérations d'extinction des incendies qui ont détruit 7.400 hectares de pinèdes dans le sud de la Gironde.

"Après les grands incendies de juillet, nous avons constaté une augmentation du nombre d'incendies criminels, car les causes d'une vingtaine d'incendies par jour en Gironde sont inconnues", a déclaré Martin Gispero, officier de défense et de sécurité à Afilm Nouvelle Aquitaine.

Le Service national des forêts rapporte que neuf incendies sur dix sont causés par l'homme et qu'en moyenne trois sur dix sont déclenchés par des causes naturelles.

Le capitaine Christophe Roque, qui a mis en place le détachement de surveillance forestière, a expliqué que cette escouade est une unité de soutien qui a pour but de prévenir et de surveiller le déclenchement d'incendies, et éventuellement d'arrêter les incendiaires.

A l'orée de la forêt de Soulac-sur-Mer, des panneaux rouges et blancs avertissent les randonneurs que l'entrée en forêt est interdite à partir du 11 août jusqu'à nouvel ordre, en raison d'un risque d'incendie "très grave".

Les gendarmes ont intercepté un petit nombre de cyclistes qui traversaient encore le bois. "Nous enregistrons les détails de l'identité de toute personne que nous rencontrons, et nous commençons à le suspecter si nous le voyons plus d'une fois", a déclaré le gendarme Bruno Kishtov.

Par communication radio, les gendarmes reçoivent un signalement de deux incendies, distants de 500 mètres, aux environs de Bazas, au sud de Bordeaux. Un riverain a vu une personne en "pantalon jaune" sur une moto.

Au-dessus de la forêt, un hélicoptère du détachement de surveillance forestière fait demi-tour et se dirige droit vers Bazas, à quelque 130 kilomètres.

"Notre prochaine mission sera partout où il y a un incendie", a déclaré le gendarme Jeremy Hernandez, avant de déclencher la sirène d'un véhicule à quatre roues motrices qui avait été signalé dans les bois."