Attentats du 13 novembre à Paris : le parquet requiert une peine de prison à perpétuité incompréssible contre Salah Abdeslam.
Le parquet antiterroriste français a requis, vendredi, une peine à perpétuité incompressible pour Salah Abdeslam, seul survivant du groupe qui a perpétré les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, qui ont fait 130 morts.
"Salah Abdeslam est resté fidèle à son idéologie jusqu'au bout et n'a pas exprimé le moindre remords. Il est loin de montrer l'abandon de cette servitude volontaire", a déclaré le procureur Camille Hennetier.
"Salah Abdel Salam, après six ans de silence, a livré une histoire qui contredit complètement de nombreux points. Il a choisi le moment, comme il a choisi les questions", dénonçant une "manœuvre rusée" a-t-elle ajouté.
La réclusion à perpétuité incompressible est la peine la plus sévère prévue par la loi, et la justice ne l'a prononcée que quatre fois depuis son inscription dans la loi française en 1994.
Le parquet a également requis la réclusion à perpétuité et pas moins de vingt-deux ans de prison pour son ami d'enfance, Muhammad Abrini, membre comme lui de la "Caravane de la mort" qui comprenait des jihadistes venus de Belgique à Paris à la veille des attentats.
« Il n'y a aucun élément qui permette d'anticiper une évolution future positive » pour Mohamed Abrini, a déclaré le procureur.
Au total, elle a requis des peines de prison allant de cinq ans à la perpétuité incompressible pour 80 prévenus qui sont jugés depuis le 8 septembre devant la Cour pénale spéciale dans le cadre des attentats du 13 novembre 2015.
Le ministère public a requis la réclusion à perpétuité assortie d'au moins trente ans de prison pour le Suédois Oussama Karim et le Tunisien Sufian Al-Ayari.
"Le silence d'Oussama Karim et de Sufian al-Ayari ne peut être interprété que comme un mépris du tribunal, surtout de la part de deux hommes qui en savent plus sur la cellule que les autres » a déclaré Camille Hennetier.
Selon le parquet antiterroriste, une peine de réclusion à perpétuité assortie d'au moins 22 ans de prison a été requise contre le "chargé de logistique" Muhammad al-Baqali.
La réclusion à perpétuité a également été demandée pour les cinq commanditaires et logisticiens censés être morts en Syrie et jugés par contumace, dont Oussama Attar, le commanditaire présumé des attentats.
Le parquet a requis une peine de trente ans de prison avec au moins les deux tiers de la peine exécutée contre Ahmed Dahmani, détenu en Turquie et jugé en France par contumace.
Vingt ans de prison avec au moins les deux tiers des peines requis à la fois à l'Algérien Adel Haddadi et au Pakistanais Muhammad Othman, qui ont quitté la Syrie et n'ont pas pu rejoindre l'Europe à temps pour participer aux attentats.
"Ils allaient faire partie du groupe d'attaque, a déclaré Camille Hennetier. C'était leur mission, ils l'ont acceptée."
Quant aux trois prévenus, Abdullah Shuaa, Hamza Atto et Ali Ulqadi, qui ont assisté au procès sous condition de libération, ce sont les "petites mains" de la cellule terroriste, selon le parquet, des peines de prison allant de cinq à six ans ont été requis a leur encontre.
Le procureur a admis qu'« il faut souligner le comportement habile de Shuaa, Atto et du juge qui a assisté au procès. Ils ont assisté à toutes les audiences en toute liberté. Et cela n'a sans doute pas été sans coût financier en raison de leur résidence en Belgique ».
Mais elle a toutefois ajouté que "la peine maximale pour avoir hébergé le terroriste devrait être prononcée contre Hamza Atto". Quant à Ali Ul-Qadi, il était "la dernière personne qui a vu Salah Abd al-Salam à la suite des attentats et n'a rien dit".
Et le ministère public est allé de l'avant dans ses requêtes, qui n'engagent pas la Cour pénale spéciale, et a exigé le prononcé de décisions d'interdiction de séjour sur le territoire français pour une durée de dix ans ou à titre définitif, à l'exclusion de ceux qui détiennent la nationalité française, dont Salah Abdel Salam.
La défense donnera la parole aux plaidoiries lundi et pour une durée de deux semaines, tandis que le verdict est attendu le 29 juin.
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