Macron soutient la révision des traités de l'UE et appelle à la création d'une "communauté politique européenne" qui pourrait acceuillir l'Ukraine.

 

Au milieu de son discours de Strasbourg lundi, le président Emmanuel Macron s'est déclaré « favorable » d'une « révision du traité » de l'Union européenne, suggérant que les dirigeants des 27 États membres en discutent lors d'un sommet en juin. "Il faudra réformer nos textes, c'est évident." A-t-il déclaré

L'une des voies de cette réforme est de convoquer une réunion plénière pour réviser les traités. C'est la proposition du Parlement européen et je l’approuve ", a déclaré Macron au Parlement européen dans ona premier discours sur l'Europe depuis sa réélection à la présidence française et le début de l'invasion russe de l'Ukraine.

Dans le même contexte, Macron a appelé à la création d'une "communauté politique européenne" incluant notamment l'Ukraine, parallèlement au mécanisme d'adhésion à l'Union européenne, qui risque de prendre "des décennies".

"Cette nouvelle communauté européenne permettra aux nations européennes démocratiques qui croient en nos valeurs fondamentales de créer un nouvel espace de coopération politique et de sécurité", a déclaré Macron à l'issue de la conférence sur l'avenir de l'Europe.

Lundi, 13 des 27 États membres de l'UE ont exprimé leur opposition au lancement d'un mécanisme de modification des traités.

Macron a reconnu l'existence de "points de divérgence" entre les États membres sur la question et espérait que les États membres discuteraient de la question lors d'un sommet en juin.

"Nous devons sans cesse améliorer le fonctionnement de notre démocratie", a déclaré Ursula von der Leyen, également présente à Strasbourg pour célébrer la Journée de l'Europe.

La présidente de la Commission européenne a ainsi annoncé son soutien à la réforme de l'UE, incluant « une manière de changer les traités si nécessaire », notamment l'abandon du vote à l'unanimité dans certains domaines qui entraîne souvent des retards, comme c'est le cas actuellement en matière de l'embargo sur le pétrole russe.

Ursula von der Leyen a également appelé à donner aux institutions européennes un "rôle plus important" dans les domaines de la santé et de la défense.

Ces changements font partie des quelque 300 mesures proposées par la Conférence sur l'avenir de l'Europe, une consultation populaire organisée à l'initiative du président français et dont le rapport final a été remis aux chefs des trois institutions européennes au siège du Parlement européen. .

 

La présidente du Parlement européen, Roberta Mezzola, a reconnu que "cette conférence a montré qu'il y a un fossé entre ce que les gens espèrent et ce que l'Europe peut offrir en ce moment", appelant à "ne plus perdre de temps" sur la réforme de l'Union européenne.

Pour Macron, l'UE doit répondre aux exigences "d'indépendance et d'efficacité sans lesquelles nos démocraties n'ont aucune légitimité". "Travaillez dur, allez vite, développez votre rêve, ces mots ne sont pas exclusifs à la Chine ou aux États-Unis d'Amérique", a-t-il ajouté.

"Cette nouvelle organisation européenne permettra aux nations européennes démocratiques qui croient en nos valeurs fondamentales de créer un nouvel espace de coopération politique et de sécurité", a déclaré Macron à l'issue de la conférence sur l'avenir de l'Europe.