COP 28 : Macron salue "une étape importante" et appelle à "accélérer"

 

Après d'âpres négociations, le texte a été validé. Les pays présents à la COP28 ont approuvé par consensus une décision appelant à une "transition" vers l'abandon des énergies fossiles. Dès l'ouverture de la séance plénière de clôture, les délégués ont adopté la décision préparée par les Emirats arabes unis, déclenchant une ovation debout et de longs applaudissements. Il s'agit d'une décision "historique pour accélérer l'action climatique", a déclaré le sultan al-Jaber, président de la conférence de l'ONU.

Le document, dont la publication a été attendue toute la nuit par des négociateurs privés de sommeil, propose pour la première fois dans l'histoire des conférences sur le climat des Nations unies de mentionner toutes les énergies fossiles, largement responsables du changement climatique.

"L'accord de la COP28 qui vient d'être adopté est une victoire du multilatérialisme et de la diplomatie climatique", a déclaré mercredi la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher à Dubaï. Adopté au terme de longues négociations, "le texte appelle pour la première fois à la sortie progressive des énergies fossiles, en cohérence avec l’objectif des 1,5°C", niveau de réchauffement planétaire inscrit dans l'accord de Paris en 2015, a estimé la ministre. "C’est la première fois que tous les pays convergent sur ce point", a dit Agnès Pannier-Runacher. "Pour la première fois, le texte mentionne à plusieurs reprises la contribution de l'énergie nucléaire à la lutte contre le changement climatique", a souligné encore la ministre. Le président français Emmanuel Macron a salué l'accord, "une étape importante" qui "engage le monde dans une transition sans énergies fossiles", tout en appelant à "accélérer" la lutte contre le réchauffement de la planète.

L'accord "historique" conclu à la COP28 pour le climat à Dubaï "marque le début de l'ère post-fossiles", a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Je tiens à dire que la sortie des combustibles fossiles est inévitable, qu'ils le veuillent ou non. Espérons qu'elle n'arrive pas trop tard", a souligné de son côté, António Guterres le patron de l'ONU dans un communiqué en s'adressant à "ceux qui se sont opposés à une référence claire" sur cette notion d'élimination, dans le texte de la COP28. "Le monde ne peut se permettre des retards, de l'indécision ou des demi-mesures", a-t-il insisté.

"Je pense que tout le monde sera content que, dans un monde secoué par la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient et tous les autres défis d'une planète qui patauge", il y ait une raison d'être optimiste, d'avoir de la gratitude et de se féliciter tous ensemble ici", a déclaré l'émissaire américain pour le climat John Kerry.

Le Brésil a exhorté les pays développés à mener la transition énergétique et apporter "les moyens nécessaires" aux nations en voie de développement.

"Le groupe arabe exprime sa gratitude envers les grands efforts de la présidence émiratie et de son équipe", a déclaré le Saoudien Albara Tawfiq, qui préside le groupe arabe à l'ONU Climat, en citant des acquis du texte final, comme la mention des technologies de captage et de stockage du carbone, promues par les pays pétroliers pour continuer à produire des hydrocarbures.

Les pays développés doivent "prendre les devants" dans la transition énergétique mondiale et "fournir sans délai" un renfort financier et technique pour celle des pays en développement, a déclaré la Chine en conclusion de la COP28 à Dubaï.

Qu'en pensent les ONG ?

"Ce n'est pas la promesse historique" du "phase-out" mais "transition hors, cela envoie quand même un signal important. Et si c'est adopté, ce serait quand même la première fois qu'on a de tels mots, qui couvrent non seulement le charbon, mais aussi le pétrole et le gaz", avait déclaré avant la signature de l'accord, Caroline Brouillette, directrice du réseau d'ONG Réseau Action Climat Canada. Elle a regretté cependant l'inclusion de "distractions dangereuses comme la capture et le stockage du carbone, le nucléaire."

L'ONG WWF avait qualifié le nouveau projet d'accord d'"amélioration" concernant les énergies fossiles, par rapport à la version précédente, tout en notant l'absence d'appel à une "sortie complète" des fossiles. "Ce texte est un pas en avant sur le chemin de la sortie des énergies fossiles, mais n'est pas la décision historique que l'on espérait", avait réagi Andreas Sieber de 350.org, avant l'adoption du texte.

Le projet "envoie un signal clair que le monde s'engage de façon décisive vers une sortie des énergies fossiles", analysait quant à lui Jake Schmidt, de l'ONG américaine Natural Resources Defense Council.

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