Le ministre de l'Intérieur entend appeler le maire de Grenoble a revoir l'autorisation du port du "burkini" dans les piscines.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu'il chercherait à modifier une décision adoptée par la ville de Grenoble qui permettrait aux femmes de porter le burkini dans les piscines municipales.
Darmanin a qualifié cette désision de "provocation inacceptable qui va à l'encontre de nos valeurs", ajoutant qu'il avait exigé une contestation judiciaire de la nouvelle réglementation.
La ville alpine de Grenoble a modifié lundi les règles des piscines publiques pour autoriser toutes sortes de maillots de bain, pas seulement les maillots de bain traditionnels pour femmes et les shorts pour hommes.
En vertu d'une nouvelle loi de lutte contre le "séparatisme islamique" adoptée par le Parlement en 2021, le gouvernement peut faire appel des décisions qu'il soupçonne de porter atteinte à la laicité de la France.
La controverse sur les maillots de bain est née avec les premières tentatives d'un certain nombre de maires du sud de la France d'interdire le burkini sur les plages de la Méditerranée à l'été 2016. Les restrictions ont finalement été supprimées car discriminatoires.
Le maire de Grenoble, qui est l'un des politiciens écologistes les plus en vue du pays et dirige une large coalition de gauche, a défendu la décision de la municipalité comme une victoire. "Tout ce que nous voulons, c'est que les hommes et les femmes puissent porter ce qu'ils veulent", a-t-il déclaré lundi à la radio RMC.
Dans ce contexte, le chef du Parti vert, Julien Bayou, a souligné que la décision n'avait rien à voir avec les lois laïques qui obligent les responsables de l'État à être neutres en matière religieuse, mais garantissent plutôt le droit des citoyens à pratiquer librement leur foi.
Le burkini n'est pas interdit dans les piscines publiques en France pour des raisons religieuses mais pour des raisons d'hygiène, tandis que les baigneurs ne sont pas légalement tenus de cacher leur religion en nageant.
Grenoble n'est pas la première ville française à changer ses règles. La ville de Rennes, dans le nord-ouest du pays, a discrètement mis à jour son règlement sur les piscines en 2019 pour autoriser le burkini et d'autres types de maillots de bain.
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