Lancement du "Forum Islam en France" avec la participation des représentants religieux et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Une centaine de partis actifs de la religion islamique se réuniront samedi en France dans le cadre du "Forum de l'islam en France", l'instance constituée par l'Etat pour assurer une représentation plus légitime et efficace de la deuxième religion du pays.
Le forum, qui regroupe une centaine de personnalités et est composé pour les deux tiers de responsables d'organisations, d'imams et de personnes impliquées dans les communautés musulmanes locales, et pour le tiers restant de personnalités ayant une représentation au niveau national, se tient au siège de la Commission économique , Conseil Social et Environnemental en groupes de travail.
Les groupes partagent leurs conclusions samedi après-midi lors d'une séance plénière, à l'issue de laquelle s'exprimera le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Les autorités ont choisi les acteurs de terrain (hommes et femmes) à partir de listes préparées par les autorités locales à la suite de « conférences » tenues dans différentes régions en trois phases en 2018, 2019 et 2020.
Parmi les personnalités participant au forum figurent l'ancien président du Conseil français de la religion musulmane, Anouar Kebibash, le doyen de la Grande Mosquée de Paris, Shams El-Din Hafeez, le doyen de la Mosquée de Lyon, Kamel Kabtan, et le penseur Hakim Karoui. En revanche, les « imams » n'ont pas invité Eva Janadin et Anne-Sophie Monsigny, qui défendent « l'imam » des femmes, à participer à la tribune.
Le Conseil Français de la Religion Islamique, composé d'une dizaine de fédérations généralement liées à leur pays d'origine, comme le Maroc, l'Algérie et la Turquie, a connu des contentieux continus avec la concurrence maroco-marocaine (deux fédérations concurrentes proches du Maroc) et algéro-marocaine, notamment avec l'escalade des tensions dans la période récente entre les deux pays.
Le Conseil français du culte musulman a également plongé dans une crise en 2021 après que le gouvernement français a demandé l'adoption de la "Charte des principes de l'islam français", qui empêche "l'ingérence" de pays étrangers et reconfirme la "compatibilité" de l'islam avec les principes de la République française.
Le ministre de l'Intérieur a déclaré : « Nous avons considéré qu'il est possible de réussir à partir de la base », reconnaissant que cette nouvelle formule est une « expérimentation » dans laquelle l'Etat ne joue qu'un rôle de « médiateur ».
Ces personnages ont déjà commencé à travailler il y a des semaines sur quatre titres. Un document de travail a révélé que le premier groupe proposait la formation d'une "nouvelle autorité religieuse pour accompagner l'orientation" dans l'armée, les prisons et les hôpitaux, tâche entreprise par le Conseil français de la religion musulmane.
Un autre groupe a travaillé à déterminer le statut de l'imam et à trouver une « définition » de sa profession, de la durée de son travail, de son contrat de travail et du salaire qu'il perçoit. Un troisième groupe s'est concentré sur la mise en œuvre de la loi contre le "séparatisme" votée cet été, notamment en ce qui concerne la transparence exigée des organismes qui gèrent les mosquées. Ce dernier groupe a proposé une "mise en structure" pour protéger les lieux de culte des pratiques anti-musulmanes. Cependant, aucune conception claire du financement n'a été proposée, alors qu'il s'agit d'un sujet essentiel.
Le "Forum de l'Islam en France" se tiendra chaque année, parallèlement aux "conférences" des régions. "L'idée est que ces groupes de travail soient nos correspondants" pour chaque question soulevée, a déclaré Darmanin. Ces groupes sont susceptibles de changer au fil du temps.
Commentaires
Enregistrer un commentaire