Le président chinois Xi Jinping est en visite d’Etat dans l’Hexagone
Paris déroule le tapis rouge pour le président chinois. Xi Jinping entame une visite d'État de deux jours en France le lundi 6 mai. Son objectif affiché : « travailler » avec son homologue français Emmanuel Macron pour « résoudre la crise » en Ukraine et continuer à investir en France. Accueil en grande pompe, banquet à l'Élysée et escapade plus personnelle dans les Pyrénées... Si le programme peut paraître sympathique, les différences entre les deux puissances économiques sont nombreuses.
Pourtant, depuis le début de son mandat, le gouvernement français répète son objectif de « rééquilibrage ». Vendredi 2 mai, dans une interview accordée au magazine britannique The Economist, Emmanuel Macron a rappelé l'importance de défendre les « intérêts stratégiques » de la France et la nécessité d'établir des « relations économiques basées sur la réciprocité » avec la Chine. Ce matin, à l'ouverture d'une réunion tripartite en présence de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président français a une nouvelle fois enfoncé le clou en plaidant pour des « règles équitables pour tous » dans les échanges commerciaux entre l'Europe et la Chine.
Bien que le poids des exportations augmente d'année en année, l'écart entre les deux pays ne se réduit pas, puisque le déficit commercial a été multiplié par dix au cours des deux décennies qui ont suivi l'adhésion de Pékin à l'OMC en 2001. En 2003, la France exportait déjà 5 milliards de dollars vers la Chine, contre 17 milliards de dollars. Dans quels domaines la France est-elle la plus dépendante ? Sur le podium, le secteur pharmaceutique, où la France a importé pour 19,2 millions d'euros de produits en provenance de Chine en 2023, contre 20,7 millions l'année précédente. La crise sanitaire de la Covid-19 a jeté une lumière crue sur la dépendance de l'Europe aux médicaments chinois.
Les batteries électriques accroissent la dépendance
Pour ne rien arranger à la situation de la France, certains produits fabriqués en Chine deviennent de plus en plus stratégiques, comme les équipements électriques et informatiques. Selon les douanes françaises, ils représentent 30 % des importations.
Une chose est sûre : Bruxelles ne veut pas que sa dépendance vis-à-vis de la Chine serve de levier pour imposer ses vues géopolitiques. Alors que Pékin est un allié indéfectible du gouvernement russe de Vladimir Poutine, engagé dans la guerre en Ukraine, la dépendance économique vis-à-vis d'un régime autoritaire complice de Moscou n'est pas idéale sur l'échiquier diplomatique.
Commentaires
Enregistrer un commentaire