Après le séisme au Maroc, des familles passent la nuit dehors à Marrakech

 

Tout semble quasi normal à l'aéroport de Marrakech alors que la région a été frappée par un violent séisme dans la nuit du vendredi 9 septembre. Plus de mille personnes ont péri dans ce tremblement de terre qui a provoqué d'énormes dégâts notamment à Marrakech.

À l'aéroport de la ville, les vols à l'arrivée et au départ sont pourtant assurés. On remarque quand même qu'il y a un certain nombre de gens qui sont allongés à même le sol dans l'aéroport. On a pu discuter avec certains de ces touristes qui nous, beaucoup d'Européens qui nous racontent qu'ils n'avaient pas de vol retour prévu aujourd'hui, seulement en début de semaine prochaine.

Mais dans la nuit, quand le séisme s'est produit, ils ont été évacués de leur hôtel, de leur maison d'hôtes ou de leurs appartements de location. Même si leur vol est seulement prévu dans les jours prochains, ils ont décidé de venir directement à l'aéroport, faute de solution et ils attendent de pouvoir repartir dans leur pays en dormant dans cet aéroport. Lisa est dans un hôtel non loin de l'aéroport. Elle raconte sa nuit, elle a eu la peur de sa vie. "On a senti une première secousse comme si on était pas loin d'une rame de métro, raconte la Française. La deuxième secousse était impressionnante, ça nous a pris les chevilles comme si on nous secouait fortement. On était là pour un mariage donc on était 300 personnes dans une pièce fermée avec deux portes ouvertes. Il y a eu un mouvement de foule incroyable où on a eu la peur de notre vie. Tout le monde a hurlé et s'est poussé, on a essayé de chercher les issues le plus possible.

"On n'a pas trop compris ce qui se passait et on comprend après coup. Notre hôtel nous a conseillé de dormir près de la piscine. Au mariage, il y avait des personnes âgées et des bébés emmitouflés dans des serviettes de plage."

"J'ai eu peur que la maison tombe sur nous"

À l'extérieur de l'aéroport, il y a très grand jardin et une grande place. Plusieurs dizaines de familles sont arrivées dans la nuit et se sont installées à même le sol. Elles ont étendu entre deux oliviers des draps et des couvertures pour se protéger du soleil. On improvise un dîner avec un peu de pain, du thon, des œufs. Les enfants sont très nombreux et s'occupent comme ils peuvent. On voit les traits tirés de leurs parents. Le visage grave, ils nous racontent cette fuite en pleine nuit, cette première secousse alors que tout le monde dormait, qui les a réveillés brutalement, puis la deuxième, sans vraiment encore réaliser ce qui se passait. "J'ai mis enfants sur mon dos et je suis sortie, dehors tous les gens criaient, explique Fadwa qui s'est enfuie avec ses trois enfants de son appartement. J'ai eu peur que la maison tombe sur nous. J'ai entendu dans la terre le tremblement. Jamais je ne veux revivre ça, jamais !"

"C'est une catastrophe, il y a des traces sur les murs, de ma maison et celle de ma voisine. Nous avons très, très peur."

Fadwa, complètement démunie, explique qu'elle n'avait pas pour l'heure de victime dans sa famille. Elle a pris le soin de fermer la porte de sa maison, de son appartement avant de venir se réfugier dans ce parc en face de l'aéroport.

 

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