Crise du logement : pourquoi les annonces du gouvernement déçoivent les professionnels du secteur

 

«Il n'y a plus de politique du logement», ont-elles accusé, appelant les autorités à «mesurer l'ampleur de la crise». De nombreux professionnels de l'immobilier et de l'habitat ont déploré, dimanche 4 et lundi 5 juin, un manque d'ambition du gouvernement après ses premières annonces formulées au terme du Conseil national de la refondation sur le logement. «Il n'y a plus de politique du logement», affirment-elles. Derrière l'objectif affiché par l'exécutif de relancer la construction, de favoriser l'accession des Français à la propriété et à la location ou encore de soutenir le logement social, les moyens ne suivent pas, estiment les professionnels.

Parce que les attentes étaient fortes

Ils étaient «alignés» comme jamais et «prêts à agir» pour une véritable «refondation» de la politique du logement, raconte le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, lundi, sur France Inter. Mais, loin du grand soir, le gouvernement n'a retenu qu'une série de dispositions techniques censées répondre à tous les volets de la crise, sans mesure choc, selon eux. «C'est une politique comptable et budgétaire du logement», regrette le réseau immobilier Procivis, dans Les Echos. «Je croyais vraiment que le gouvernement avait compris la situation, mais, visiblement, non. »

Parce que le gouvernement rabote certains dispositifs

Pour des raisons budgétaires, l'exécutif entend désormais le réserver aux logements collectifs, pour permettre de «loger le plus grand nombre», selon le ministre du Logement, Olivier Klein, interrogé sur franceinfo. Cette réduction d'impôts, destinée aux particuliers qui investissent dans un logement neuf dans le but de le louer, prendra fin le 31 décembre. Avec le recentrage du PTZ et la fin de la niche Pinel, le gouvernement entend dégager des économies qui permettront de financer d'autres mesures du plan, comme les extensions des dispositifs Visale, Logement d'abord ou MaPrimeRenov'. Selon lui, en s'attaquant à la construction des maisons individuelles et à l'investissement locatif, l'exécutif «met fin à 40 ans de politique du logement».

Parce que des propositions ont été écartées ou ajournées

«Quasiment aucune des propositions faites par le secteur n'a été retenue», fustige le président de la Fédération française du bâtiment, Olivier Salleron. Ce dispositif aurait pu succéder à la niche Pinel, ce à quoi s'est opposé le gouvernement. «C'est le premier gouvernement depuis 37 ans qui supprime l'investisseur particulier du paysage du logement», s'inquiète Yannick Borde, du réseau Procivis, dans Les Echos. La Fédération des promoteurs immobiliers proposait notamment de reverser aux communes 50% de la TVA «sur tout logement construit supplémentaire».

«Ce chantier est déjà ouvert, le sujet est mûr depuis longtemps, on s'attendait au contraire à ce que le gouvernement le referme en agissant», regrette le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Manuel Domergue, dans Le Monde. Anticipant les critiques, l'entourage de la Première ministre a souligné, dimanche, que «ce n'est pas en une fois que l'on résout l'intégralité de la politique du logement». A la mi-mai, sur CNews, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a prévenu que le ministère du Logement serait particulièrement sollicité pour faire des économies dans le budget 2024.

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