Un regroupement de partis politiques appelle Macron à reconnaître les "crimes de la France coloniale" au Cameroun.
Un groupement de partis politiques au Cameroun a demandé au président Emmanuel Macron de reconnaître "les crimes coloniaux de la France", quelques heures avant sa visite au Cameroun où il rencontrera son homologue Paul Biya, a rapporté un correspondant de l'AFP.
A ce propos, un membre du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie, Bidimo Kouh, a déclaré lors d'une conférence de presse à Douala : « Nous avons un contentieux historique avec la France. Ce n'est pas l'arrivée de Macron qui pose problème. L’occasion de sensibiliser les Camerounais au problème avec la France, en passant par mettre tous les crimes de la France sur la table et enfin les régler si on veut avoir une relation pacifique."
Lors de la conférence de presse, Valentin Dongmo, un autre membre de ce mouvement, a appelé le président français à "reconnaître les crimes coloniaux de la France comme la France a commencé à le faire en Algérie".
Après la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale en 1918, la Société des Nations Unis a confié la majeure partie de la colonie alors allemande du Cameroun à la tutelle de la France, tandis que la partie ouest de celle-ci, à la frontière du Nigeria, a été donnée à la Grande-Bretagne.
Avant l'indépendance du Cameroun en 1960, les autorités françaises ont réprimé dans le sang la résistance de l'"Union des Peuples du Cameroun", parti nationaliste fondé à la fin des années quarante et participant à la lutte armée contre le colonialisme et ses alliés camerounais, notamment dans la région de bamiléké (ouest). L'armée française a tué des dizaines de milliers de militants fidèles à "l'Union des populations du Cameroun", dont le leader indépendantiste Ruben Um Nyobe
Macron a entamé lundi une tournée de quatre jours sur le continent africain depuis le Cameroun. Il se rendra au Bénin, qui fait face à des défis sécuritaires dans la région du Sahel, ainsi qu'en Guinée-Bissau. Ce voyage permettra à Macron de réaffirmer son "engagement dans le processus de renouvellement des relations de la France avec le continent africain", a annoncé l'Elysée.
Les rencontres au Cameroun avec le président Paul Biya, 89 ans, qui dirige le pays d'une main de fer depuis près de 40 ans, évoqueront la menace que représente Boko Haram dans le nord du pays, ainsi que le conflit qui perdure depuis plus de cinq ans dans le nord-ouest et le sud-ouest entre des groupes séparatistes armés et les forces de sécurité.
Macron avait provoqué la colère des autorités camerounaises en 2020, lorsqu'il avait affirmé avoir "fait pression sur Paul Biya" face à des violences "inacceptables" dans ces régions.
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