Grand affrontement entre le gouvernement et la "France insoumise" sur le pouvoir d'achat

Le projet de loi "sur la protection du pouvoir d'achat" passe en première lecture

Un affrontement entre le camp présidentiel et les députés de l'opposition au Parlement lors de l'étude des mesures prises par le gouvernement en ce qui concerne le pouvoir d'achat.

Si des députés de la "France insoumise" au Parlement combattent les mesures du gouvernement pour pouvoir d'achat, ce dernier pourrait compter sur le soutien décisif des Républicains et de l'extrême droite. La discussion du projet de loi sur le pouvoir d'achat présenté par le gouvernement, en séance publique de l'Assemblée nationale, dégénère en affrontement entre le camp présidentiel et les députés de l'opposition. Le projet de loi de 20 articles "sur les mesures d'urgence pour protéger le pouvoir d'achat" passe en première lecture, jusqu'au jeudi 21 juillet, avec plus de 500 amendements. Les députés poursuivront l'examen du projet de budget rectificatif pour 2022, qui permettrait de financer et de compléter ces mesures.

Parmi les mesures gouvernementales les plus importantes figurent des augmentations anticipées de 4% des pensions et des allocations sociales, une augmentation de 3,5% des salaires des fonctionnaires, et l'examen de l'alimentation testée avec des moyens financiers de 100 €, auxquels s'ajouteront 50 € pour chaque enfant. Il y a aussi une extension de la remise de 18 centimes sur le litre de carburant et d'énergie, la suppression des redevances de licence audiovisuelle ou encore un triplement du "Bonus Macron" (exonéré d'impôt et exonéré de cotisations sociales).

Dès son discours d'ouverture sur le texte, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a évoqué les nombreuses propositions de l'opposition, qui diffèrent de celles faites par le gouvernement. "Nous sommes prêts à les écouter et à modifier nos propositions si d'autres sont meilleures", a-t-il déclaré. "C'est l'esprit de compromis et l'esprit constructif qui m'anime aujourd'hui et qui inspire toute la majorité", a-t-il ajouté. Il a identifié une "ligne rouge" : "Il n'y a pas de taxes irréversibles sur les énergies fossiles qui nuiraient aux finances publiques et au climat", poursuivant : "Pour le reste, la discussion est ouverte et j'espère qu'elle sera constructive."

Le ministère de l'Economie s'en est tenu au plan de ne pas augmenter significativement le niveau des dépenses publiques, contrairement à certaines propositions de l'opposition, de droite comme de gauche, à l'Assemblée nationale. "Une colonie ne s'achète pas avec des milliards", a déclaré Bruno Le Maire, ajoutant : "Une colonie ne se construit pas au détriment de nos finances publiques, sinon il n'y aura pas de compromis".

La réponse de la députée "La France insoumise" Clémentine Gettier a été : "Quelles concessions faites-vous ? Quel compromis construisez-vous avec les syndicats ?" Quant à Marine Le Pen, au nom du Rassemblement national, elle a estimé qu'"Emmanuel Macron n'a pas changé." "Ce gouvernement n'a rien appris", a-t-elle déclaré avant d'expliquer pourquoi les députés de son parti ont continué à voter en faveur du texte, préférant ne pas être totalement contre : "Nous ne voulons pas d'obstruction mais de la construction. Nous ne voulons pas de positions, Donc, nous voterons la plupart des mesures qu'il propose, mais nous voterons pour lui en disant aux Français toute la vérité et en faisant des propositions concrètes pour améliorer le texte.

Bruno Le Maire a répondu à l'opposition : « Je vois des espaces de compromis, et je vois aussi des concessions sans aucun espace. La vérité économique, c'est qu'il vaut mieux créer de la richesse avant qu'elle ne soit redistribuée. La vérité économique, c'est qu'on ne peut pas dépenser généreusement. La vérité économique est qu'il n'y a rien de plus cher." Pour que la nation apprécie le travail et récompense le travail comme nous le faisons." La discussion de l'article premier de la loi, qui est consacré au doublement de la prime dite de « partage de la valeur », c'est-à-dire la prime exceptionnelle annuelle défiscalisée et de cotisations sociales aux entreprises qui la versent, a cimenté ces différences entre les deux parties.

Le député "La France insoumise" Adrien Quatainens, par exemple, a défendu la position de son mouvement en réclamant plutôt une augmentation des salaires et des smic pour que tous les Français bénéficient d'une "vraie" augmentation de leurs pouvoir d'achats. Il a plaidé en faveur d'un partage de la valeur ajoutée de manière durable et élargie : « Ici, nous insistons sur la base, le partage de la valeur."

La recherche du texte fut suspendue, en début de soirée, et l'examen du texte devait se poursuivre pendant toute une partie de la nuit. L'adoption définitive, après une navette avec le Sénat, est prévue le 7 août, si le plan du gouvernement se déroule comme prévu. La semaine dernière, le gouvernement a essuyé un premier revers dans le projet de loi santé, après qu'une clause clé sur la possibilité de restituer un pass sanitaire pour entrer en France, dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de "Covid-19", ait été annulée.

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