La Somalie élit son prochain président, mais les terroristes détiennent toujours le pouvoir
Un nombre record d'au moins 39 candidats se sont présentés pour cette élection, qui se tiendra sous haute sécurité dans une salle de l'aéroport de la capitale, Mogadiscio. Le président sortant, Muhammad Abdullah Muhammad, dit Farmajo, est un candidat à la réélection.
Parmi les autres candidats figurent le président du Puntland Said Abdullahi Dani et une seule femme, l'ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre Fawzia Yusuf Haji Adam.
Ces élections sont censées mettre fin à une crise politique qui dure depuis plus d'un an. Le mandat de Farmajo s'est terminé en février 2021 sans accord avec les dirigeants régionaux sur l'organisation de nouvelles élections. La prolongation du mandat de deux ans du Parlement en avril 2021 a entraîné des batailles à Mogadiscio et ravivé le spectre de décennies de guerre civile qui ont balayé le pays après 1991. Le Premier ministre Muhammad Hussein Robleh a confié la tâche d'organiser les élections, mais le processus a progressé difficilement et a été retardé en raison de conflits à la tête de l'exécutif et entre le gouvernement central et certains États fédéraux.
Il est a noter que malgré tous ces efforts pour organiser les élections en Somalie, les militants d'Al-shabab collectent les taxes, gèrent la justice et contrôlent les rues, un nombre de responsables, et une grande partie de la population se demandent si le nouveau gouvernement pourrait changer les choses, ou c'est juste un écran de fumée, et tout le monopole restera entre les mains des organisations terroristes.
Abdou Omar, un citoyen somalien qui gère une petite entreprise d'importation de farine et de sucre, reçois chaque mois un rappel des militants d'Al-shabab pour l'informer qu'il est temps de payer ses taxes sous risque de perdre son business, ou même sa vie.
Al-shabab, ce groupe terroriste lié à Al Qaeda, a un contrôle très profond de la majorité de la Somalie, en gérant la justice, collectant les taxes comme avec Abdou Omar, gérant les rues, recrutant les mineurs et commettant des attentats suicides.
Il y a un an et demi, la communauté internationale a redoublé d'appels pour les élections, arguant que le retard détournait les autorités de la lutte contre l'organisation Al-shabab lié à Al-Qaïda qui mènent une insurrection dans le pays depuis 15 ans .
Ces derniers mois, Al-Shabab a intensifié ses attaques, notamment à travers deux attentats à la bombe dans le centre du pays qui ont fait 48 morts le 24 mars, puis une attaque majeure contre une base des forces de l'Union africaine dans laquelle 10 personnes ont été tuées, selon un décompte officiel.
Abdou Omar a déclaré :" pendant que le gouvernement est occupé avec les élections, nous sommes entrain de souffrir", " Al Shaban est un groupe de mafias, ou bien vous leur obéissez ou bien vous perdez votre business, in n'y a pas de liberté ici" a-t-il ajouté.
La Somalie, un pays stratégiquement situé dans la corne Africaine, abritant 16 millions de personnes, souffrant depuis des décennies de guerre civiles, terrorisme et mauvaise gouvernance, un pays qui se noie sous les aides des autres gouvernements, des nations Unis, des aides humanitaires, de millions de dollars d'aide financière des États Unis, qui voulait éviter que le pays se transforme en fief de terrorisme.
Le Fonds monétaire international a averti que le programme d'aide pourrait s'arrêter automatiquement le 17 mai s'il n'y a pas de nouveau gouvernement. Fin avril, le gouvernement somalien a demandé un report de trois mois de ce délai, mais n'a pas encore reçu de réponse. Le pays est également confronté à l'une des pires sécheresses depuis des décennies. Les organisations humanitaires craignent une famine similaire à celle enregistrée en 2011, qui avait fait 260 000 morts.
Commentaires
Enregistrer un commentaire