Interdiction du voile : le désaccord entre Macron et Le Pen

 

Le combat fait rage entre Emmanuel Macron et sa rivale Marine Le Pen au sujet de l'engagement de Le Pen d'interdire le port du voile dans les lieux publics. Macron a cherché à exploiter l'insistance de la droite sur l'interdiction du voile pour affirmer que sa politique n'était pas différente de celle du "Front national" fondé par son père Jean-Marie Le Pen, dans une manœuvre pour gagner les voix des musulmans de France . Macron s'est également présenté comme un défenseur de la liberté religieuse, soulignant que l'interdiction du voile reviendrait constitutionnellement à interdire tous les symboles religieux, y compris la kippa et la croix.

Lors d'une visite dans la ville de Strasbourg, dans l'est de la France, mardi, Macron a demandé à une femme voilée si elle portait le voile de force ou par conviction, ce à quoi la femme a répondu : "C'est entièrement mon choix", alors qu'elle se vantait de  s'identifier elle-même en tant que féministe. "C'est la meilleure réponse aux bêtises que j'ai entendues", a répondu Macron, dans une référence apparente au plan de Le Pen. Macron est allé encore plus loin, jeudi, lors d'une visite à la ville du Havre, déclarant : "Aucun pays au monde n'interdit le voile dans les lieux publics. Voulez-vous être le premier à le faire ?"

"Le voile a été imposé par les islamistes", a déclaré Le Pen à la télévision BFM vendredi, le décrivant comme un "uniforme". Vendredi, Le Pen s'est également disputé avec une femme musulmane qui porte le foulard lors d'une visite dans la ville de Berthuil, dans le sud de la France. La candidate a déclaré que dans certaines régions de France, les femmes qui ne portent pas le foulard sont isolées.