Que pensent les candidats à la présidentielle de la question de l'autonomie de la Corse.
Les candidats à l'élection présidentielle ne s'attendaient pas à ce que la question corse entre dans le débat à quelques jours du premier tour. Cette question est toutefois devenue un enjeu sérieux, après les déclarations du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, mardi, dans lesquelles il révélait que l'Etat était prêt à accorder l'autonomie à l'île, si cela était nécessaire pour l'arrêt des violences.
Le ministre s'est rendu mercredi en Corse pour une visite de travail de deux jours, au cours de laquelle il a rencontré des élus locaux. Cette affaire a provoqué une division dans la classe politique française en général, notamment parmi les candidats aux élections présidentielles. Quels sont les avis les plus importants des candidats ?
Le candidat de l'environnement et des Verts, Yannick Jadot, a estimé que la Corse a le droit de revendiquer et d'obtenir "l'autonomie", notant, dans une déclaration à "France 2", que son parti défendait cette idée depuis des mois. Jadot a exprimé sa consternation que le gouvernement attende un drame [comme le cas d’Ivan Colonna qui a été poignardé en prison, le faisant tomber dans le coma], « pour essayer de trouver des solutions, « Des négociations doivent être engagées sur la question de l'autonomie », a déclaré Jadot.
Contrairement à Yannick Jadot, la candidate d'extrême droite Marine Le Pen pense que "la Corse doit rester française". La présidente du Rassemblement national, a adopté un discours tragique, comme à son habitude, pour dénoncer les déclarations du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, exprimant son rejet de « La politique opportuniste de Macron qui brise l'unité des français."
De son côté, la candidate de droite Valérie Pécresse a accusé Emmanuel Macron de "capituler devant la violence", et a exigé "le rétablissement de la sécurité en Corse avant d'engager toute négociation".
La candidate a ajouté que Macron "paye le prix de son mépris pour les provinces".
La candidate socialiste et maire de Paris Anne Hidalgo a critiqué le gouvernement en disant que ce dernier "n'a pas réussi à faire face" à la crise en Corse après la flambée de violence sur l'île. Elle accuse le pouvoir de tenter de contourner la campagne présidentielle par l’engagement sur la voie de l'autonomie à long terme.
Dans des déclarations à la radio "Europe 1", Hidalgo a appelé au dialogue et à l'adoption de "l'autonomie législative afin de rester dans la république", proposant ce qu'elle a décrit comme "le droit d'expérimenter et l'adoption de des démarches conformes à la réalité des régions sans compromettre la république. »
Le candidat communiste Fabien Roussel s'est clairement prononcé contre l'octroi d'un régime d'autonomie à la Corse, affirmant qu'il ne "remplirait pas les réfrigérateurs des Corses" en référence au pouvoir d'achat.
En revanche, le chef du "Nouveau parti anticapitaliste" Philippe Poutou a appelé à l'instauration d'une "loi spéciale" sur l'île, reconnaissant "la légitimité de la révolution du peuple de Corse, en particulier sa jeunesse."
"Nous soutenons le droit des peuples à l'autodétermination", a déclaré Poutou.
Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a mis l'accent sur le terme "identité", affirmant dans un communiqué que l'autonomie "ne répond pas aux paris du temps". Il a exprimé son soutien à une "identité fière d'une Corse forte au sein d'une France forte". "La Corse est formidable quand la Corse est dans une France forte", a-t-il ajouté.
Enfin, le candidat Nicolas Dupont-Aignan a accusé Macron de chercher à "casser la France" en accordant l'autonomie à la Corse. "Nous devons rétablir le dialogue avec nos amis de Corse afin d'éviter de nouveaux troubles et de rétablir l'ordre et le calme" dans l'île, a-t-il écrit dans un tweet.
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