Présidentielle 2022 : de nombreuses questions sur les chances de victoire de Christian Taubira.

Christiane Taubira

 

Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice sous l'ancien président François Hollande(2012/2017), a remporté le 31 janvier 2022 les primaires de gauche dites « primaires populaires ». Taubira a signé le 31 janvier, le "contrat d'unité" proposé par les organisateurs de ces élections. Ce contrat oblige Taubira à tout mettre en œuvre pour unir la gauche avant le premier tour de la présidentielle prévu le 10 avril.

Christiane Taubira est la septième candidate à se présenter aux élections au nom de la gauche française, sachant que l'objectif premier était à l'origine de réduire le nombre de candidats et de fédérer les partisans de ce camp politique. Mais la gauche n'a pas atteint cet objectif, puisque Taubira a décidé de s'en tenir à sa décision de se présenter et a rejoint d'autres candidats, à savoir Anne Hidalgo, maire de Paris (Parti socialiste), Yannick Jadot (Parti des Verts), Jean-Luc Mélenchon (France Fier), Fabien Roussel du Parti communiste, Nathalie Artaud (Parti de la lutte ouvrière) et Philip Poutou (Nouveau parti anticapitaliste).

Malgré les déclarations de Taubira selon lesquelles elle veut "unir les rangs de la gauche" pour gagner les élections présidentielles, il est difficile de trouver des arguments et des raisons qui convaincront d'autres candidats de retirer leur candidature. Même les sondages ne soutiennent pas cette hypothèse et s'attendent à ce que l'ancien législateur guyanaise n'obtienne que 5 % des voix au premier tour.

 

Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont refusé de répondre à "l'appel" de Christiane Taubira, estimant qu'elle n'était "qu'une autre candidate de plus" dans le camp de gauche. En revanche, les partisans et proches de l'ancienne ministre estiment que sa publication des résultats des primaires populaires va créer un nouveau "dynamisme" électoral qui pourrait amener Anne Hidalgo et Yannick Jadot à envisager de retirer leur candidature.

Par ailleurs, les observateurs de la politique française estiment que les électeurs de gauche n'ont pas voté pour l'ancienne ministre de la Justice grâce à son programme présidentiel, dont elle n'a dévoilé que quelques grandes lignes, mais plutôt parce qu'elle est un "symbole" de la gauche. Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot n'ont pas manqué l'occasion de critiquer l'incapacité de Taubira à présenter en détail son programme électoral, et ont prévenu que "l'unité du camp de gauche ne peut se manifester sur le terrain sans un accord sur une plateforme électorale".

Il convient de mentionner que parmi les propositions de Taubira aux élections présidentielles qui ont eu lieu en 2002, auxquelles elle a participé au nom du Parti radical, l'établissement d'un système présidentiel fort, la réduction des impôts payés par les classes populaires, ainsi que la construction d’une Union européenne. Pendant le mandat du président François Hollande, Taubira a quitté le gouvernement non pas en raison de divergences de vues sur la politique économique menée à l'époque, comme le faisaient Arnaud Montbourg ou Benoit Hamon, mais en raison de son rejet du projet de loi visant à priver les binationaux français de leur nationalité française s'ils ont commis des crimes terroristes.

La participation de Taubira aux prochaines élections est qualifiée de "symbolique", car elle n'a pas beaucoup de chances de passer au second tour. En 2002, elle n'a obtenu que 2,32 % des voix. De plus, sa participation aux élections présidentielles a eu un impact négatif sur le candidat du Parti socialiste, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, qui a été éliminé de la course présidentielle dès le premier tour.

Malgré cela, Taubira est restée aimée des militants de gauche et jouissait d'une grande popularité, notamment après avoir réussi à faire approuver la loi sur le mariage pour tous.

De plus, Taubira a annoncé dans une interview que sa victoire aux primaires "pourrait changer les données" dans le camp de gauche, appelant à la formation de la "plus grande base juridique" concernant la sélection des candidats de gauche aux élections présidentielles d'une part, et démontrant "une volonté forte et populaire pour le succès de l'idée d'unité" d'autre part.

Les proches de Taubira pensent qu’il y aura quelques difficultées dans les prochains jours auxquelles il faudra faire face. Ils espèrent donc que de nouveaux sondages montreront l'ampleur de l'attachement et du soutien des Français à Christian Taubira.

Les adeptes de la politique française estiment que si la fortune de Taubira rebondit dans les sondages, cela confondra sans aucun doute ses concurrentes, en particulier Anne Hidalgo, qui pourrait être délaissée par certains de ses partisans en raison de ses faibles résultats dans les sondages, qui n'ont pas dépassé 3 %. .

Le même scénario pourrait se produire chez les partisans du candidat des Verts Yannick Jadot, dont les résultats, selon les sondages, oscillent entre 5 et 7 % .

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