Fabien Roussel, le candidat qui veut raviver la flamme du communisme en France.

 

La salle de concert de la commune de Montreuil, n'a pas suffi à accueillir le grand nombre de militants venus écouter le discours de Fabien Roussel, le candidat du Parti communiste français aux élections présidentielles 2022.

Les militants du Parti communiste n'ont pas été habitués à voir une telle affluence de militants, selon Youssef Razzouk, l'un des militants venus "pour en savoir plus sur Roussel, devenu l'objet de l'attention des médias et des Français en général."

Il a déclaré: "Roussel a pu gagner la confiance des communistes français et même de certains militants de gauche parce qu'il utilise des mots simples que le citoyen ordinaire comprend et vit une vie ordinaire comme la majorité des Français, en plus de s'éloigner des vieilles théories et concepts communistes qui sont devenus dénués de sens pour les nouvelles générations."

Il a ajouté : « Nous sommes bien conscients qu'il n'a aucune chance de gagner les élections ni même de se qualifier pour le second tour. Mais il parie sur les prochaines élections législatives. Aujourd'hui, il sème les graines de l'unité dans les rangs du parti communiste et de la gauche en général et expose ses idées et son programme dans l'espoir que la gauche remporte de nombreux sièges, ce qui lui permettra peut-être, à la prochaine Assemblée nationale, de changer le cap de la politique économique que suivra le prochain gouvernement et d'affronter les projets de Macron et de ses alliés.

"En tant que militante politique de terrain, je peux dire que les gens s'intéressent à Fabien Roussel et l'appellent dans la rue. Ils ne connaissent peut-être pas tous les idées et les enjeux qu'il défend dans sa tribune, mais il continue à faire son chemin afin de raviver la flamme du communisme à nouveau sur la scène politique français.

Interrogé sur ce qu’elle aimait du personnage de Roussel, Melody a répondu : « La façon dont il défend nos valeurs (les valeurs du Parti communiste) et simplifie les idées et les concepts complexes pour que tout le monde les comprenne. Par exemple, lorsqu'il participe à des débats politiques à la télévision ou à la radio, il ne se soucie pas beaucoup des idées des autres candidats ni n'entre dans des luttes politiques stériles avec eux. Il se concentre uniquement sur les idées qu'il veut défendre. Cela a convaincu de nombreux militants qui n'ont pas voté aux dernières élections présidentielles à participer pour voter cette fois.

Fabien Roussel, 52 ans, est né dans la ville de Bitume en Haute-de-France dans le nord, dans une famille communiste qui a travaillé de nombreuses années dans les mines qui se sont implantées dans cette région après la Seconde Guerre mondiale. Il a été nommé Fabian en l'honneur du colonel Fabien, l'un des symboles de la résistance française contre le nazisme. Il a travaillé comme journaliste pour le journal communiste "L’Humanité" et a voyagé dans de nombreux pays du continent asiatique et africain. Mais en 1977, il décide de percer dans le monde politique et rejoint le cabinet du secrétaire d'Etat au Tourisme de l'époque, Michel Damussin, en tant que chargé de communication et médias. Il n'a pas quitté le monde de la politique depuis, puisqu'il a remporté les élections législatives en 2017 et est devenu député à l'Assemblée nationale au nom du Parti communiste avant de prendre en 2018 le poste de secrétaire général du Parti communiste, succédant à Pierre Laurent.

Parmi les idées que Roussel défend dans sa campagne électorale, une réduction de la durée hebdomadaire du travail de 35 heures à 32 heures, l'âge pour partir à la retraite à 60 ans au lieu de 62, en plus d'un salaire minimum de départ à la retraite de 1.200 euros. Il cherche aussi, s'il est élu président, à renforcer le secteur public avec 500 000 nouveaux salariés, soit 100 000 salariés chaque année, et à porter le salaire minimum à 1 500 euros par mois.

Sur le plan économique, Russell a l'intention de renationaliser les grandes entreprises et d'imposer de nouvelles taxes aux riches.

Ces idées étaient très admirées par Mohamed Abdel-Baqi, citoyen français né aux Comores. Il a participé au meeting parce que d'une part il "habite la ville de Montreuil", comme il le dit, et d'autre part, parce qu'il "croit aux idées de la gauche". Pour ce fonctionnaire, Roussel est "celui qui défend le mieux les valeurs de la gauche et des classes populaires, et qui a un programme politique ambitieux".

Il a critiqué les "multiples candidats de gauche, qui risquent de provoquer la défaite de ce camp en avril prochain".

Après avoir voté deux fois pour Jean-Luc Melenchon (en 2012 et 2017,), Abdel Bagi a refusé cette fois d'en faire autant. Il a expliqué : "Tous les candidats de gauche auraient dû se ranger derrière Fabien Roussel, car il est le seul qui défende véritablement les pauvres, la classe populaire et les familles souffrant de problèmes économiques et sociaux, mais malheureusement chaque candidat fait ses propres calculs. »

Quant à l'étudiante, Clara, elle "estime que Fabian Roussel est le meilleur candidat que le Parti communiste ait présenté depuis le candidat décédé Georges Marchais, car ses idées sont claires et il les explique avec une sorte de souplesse, de simplicité et d'espoir". Sa collègue Nadia a ajouté: "Nous sentons que Roussel a donné un nouvel élan au Parti communiste lors de cette campagne électorale. Son discours est écouté par les communistes et les non-communistes."