La France Interdit l’emballage en plastique pour les fruits et légumes pour préserver l'environnement.

 

emballage en plastique

 

Depuis samedi, l'utilisation du plastique en France pour emballer des variétés de fruits et légumes a été interdite, au grand dam de l'industrie de l'emballage. Le décret d'octobre à cet égard couvre, par exemple, l'utilisation de plastique pour emballer moins de 1,5 kilogramme de pommes. Mais le texte intégral ne sera mis en œuvre qu'en 2026, notamment pour les fruits vulnérables, pour permettre aux entreprises de s'adapter.

Les écologistes ont longtemps fait campagne contre les emballages plastiques à usage unique alors que la pollution s'aggrave dans le monde, et le président Emmanuel Macron a approuvé cette décision, défendant une approche "pratique". Il a également donné aux commerçants six mois pour utiliser les sacs en plastique stockés.

Laurent Grandin, responsable de l'association "Intervel" de la filière fruits et légumes, a déclaré avec colère : "la décision est surprenante... nous n'avons jamais été consultés".

Il a ajouté dans un communiqué à l'Agence France-Presse que les coûts sont "élevés" pour les petites entreprises qui devront continuer à utiliser du plastique pour protéger les exportations, notamment vers la Grande-Bretagne, qui est un gros importateur de pommes.

De son côté, la société " Pomango " produit jusqu'à 40 mille tonnes de pommes par an dans le Val de Loire et, depuis trois ans, de sa propre initiative, elle utilise des emballages en carton plein, sollicités par un nombre croissant de consommateurs.

Mais son directeur, a déploré l'abandon du plastique, compte tenu du coût des machines de rembobinage "plus de 100 000 euros" et des emballages "20-30 % plus chers". "Nous prenons en charge les frais, mais en retour il n'y a pas d'augmentation du prix de vente", a-t-il ajouté.

Des alternatives au plastique doivent encore être recherchées, et Grandin regrette que "la loi (ne s'intéresse pas) aux alternatives" et surtout que les étiquettes non biodégradables apposées directement sur les aliments aient également été interdites début janvier.

Un groupe de grandes surfaces a eu recours à la vente de tomates dans des boîtes en carton dans plusieurs de ses magasins, et a également fourni des sacs en papier et d'autres matières organiques.

Pour pallier un éventuel manque d'intérêt des clients pour des emballages moins transparents, certains producteurs informent leurs clients en marquant les changements à venir sur les articles encore emballés dans du plastique.

"Le consommateur doit savoir que les tomates seront de la même qualité", explique Nicola Calo, responsable de la communication d'Azura.

 

De leur côté, les entreprises d'emballages plastiques se disent surprises par le décret du 8 octobre, interdisant notamment l'utilisation de plastique recyclé.

"Nous avons des adhérents (...) qui vont devoir arrêter tous les emballages de fruits et légumes, même s'ils travaillent depuis des années pour trouver des alternatives (...) à partir de matières recyclées ou utilisant moins de plastique", a déclaré l'association des fabricants Ellipso.

A son tour, Thierry Charles, directeur des affaires publiques de la Fédération bolivienne des 3.500 entreprises, a déclaré : "On ne dit pas qu'il n'y a actuellement aucun problème de pollution plastique (...) mais que tout le monde doit être pris en compte."

Le 10 octobre, les deux organisations ont déposé un recours devant le Conseil d'État pour ce qu'elles considéraient comme une « distorsion » du marché européen, puisque l'interdiction ne s'applique qu'aux points de vente en France.

Les producteurs étrangers, tels que les coopératives de l'industrie alimentaire espagnole, l'ont également critiqués comme "un obstacle au commerce" et doutent que le plastique puisse être facilement remplacé "à court terme".

Thierry Charles a souligné que l'interdiction des plastiques ne concerne que les points de vente, et non le transport de marchandises, considérant que la décision relève de "l'hypocrisie".

Le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative française, ne s'est pas encore prononcé sur les recours qu'il a reçus.

 

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