La Turquie envoie ses mercenaires en Libye en Afghanistan.

 

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Le journal « Le Figaro » avait révélé il y a quelque temps, qu'une compagnie militaire proche du président turc Recep Tayyip Erdogan envoyait des mercenaires syriens en Afghanistan, en même temps ou la Turquie s'apprêtait à prendre en charge la protection de l'aéroport international de Kaboul selon un accord entre Erdogan et le président américain Joe Biden lors de leur première rencontre en marge du sommet des dirigeants de l'OTAN à Bruxelles.

Le président turc chercherait apparemment à reproduire l'expérience de l'intervention à la fois en Libye et de la récente guerre azerbaïdjano-arménienne dans la région du Karabakh dans le sud du Caucase, afin d'éviter que les forces turques déployées dans les zones d’intervention extérieure ne subissent des pertes, car les mercenaires sont souvent poussés aux premières lignes des fronts de combat. Le nombre de mercenaires tués n'est pas compté, et leur mort sur les fronts ne provoque pas de tumulte à l'intérieur de la Turquie.

La Turquie a transféré des dizaines de milliers de mercenaires syriens dans l'ouest de la Libye, depuis qu'elle a annoncé son intention d'intervenir militairement en Libye en décembre 2019 dans le cadre d'un accord de sécurité qu'elle a signé avec le gouvernement d'entente nationale.

Le gouvernement turc a également envoyé des combattants syriens dans la région du Haut-Karabakh, une région disputée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pour participer à la guerre aux côtés des forces azerbaïdjanaises.

Des sources ont déclaré à "Libya Review" que la Turquie, en coordination avec le Qatar, avait désormais l'intention de transférer des combattants pro-syriens en Azerbaïdjan et en Libye vers l'Afghanistan.

Les sources du magazine "Libya Review" ont confirmé que la décision de la Turquie de transférer des mercenaires en Libye et en Azerbaïdjan en Afghanistan est "causé par le changement de politique étrangère turque au Moyen-Orient".

Ces mesures indiquent que la Turquie a commencé à se retirer des rôles « provocateurs » qu'elle jouait dans un certain nombre de pays de la région, notamment en Libye. Cette étape intervient après les demandes internationales croissantes exigeant l'expulsion des combattants étrangers du pays d'Afrique du Nord.

Le 8 octobre, la Commission militaire mixte libyenne 5 + 5 a signé un plan d'action global, qu'elle a décrit comme la pierre angulaire d'un processus progressif, équilibré et séquentiel de retrait des mercenaires, des combattants étrangers et des forces étrangères du territoire libyen.

Suite à l'annonce du plan d'action, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé toutes les parties libyennes et internationales à travailler à la mise en œuvre du plan de retrait des mercenaires et des combattants étrangers de Libye.

Dans une déclaration précédente, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l'Italie ont soutenu le Comité militaire conjoint libyen dans la mise en œuvre de son plan d'action global pour le retrait des mercenaires, des combattants étrangers et des forces étrangères du territoire libyen.

Les appels internationaux et régionaux à la nécessité de retirer les mercenaires de Libye placent la Turquie devant un dilemme. Cela l'a incité à aller directement coordonner les efforts avec son allié le Qatar pour faire sortir les mercenaires de Libye.

Les sources ont indiqué que la Turquie et le Qatar "travaillent avec toute leur force pour gérer et exploiter l'aéroport de Kaboul afin de leur permettre de transporter des Syriens de Libye et d'Azerbaïdjan vers l'Afghanistan".

Selon des sources bien informées, les services de renseignement turcs ont rencontré le 24 juin dernier des milices affiliées à l'Armée syrienne libre, qui est la formation militaire hybride qui comprend des factions extrémistes et modérées, dont Suqur al-Sham, Faylaq al-Majd, Firqat Hamza ou encore Sultan Murad.

La réunion a pris pour sujet principale l'envoi de 2 000 combattants mercenaires en Afghanistan, ces milices exigeaient un salaire de 3 000 $ par personne. Les mercenaires d'Erdogan recevaient un salaire de 2 000 dollars par personne, mais la crise financière dont souffre la Turquie a incité Ankara à le réduire à seulement 500 dollars, et en a renvoyé des groups dans le nord de la Syrie pour alléger le cout, et d'autres groups d'entre eux ont été transférés en Azerbaïdjan, où ils ont rejoint les fronts de combat lors du précédent conflit du Haut-Karabakh contre les forces arméniennes.  La Turquie pouvait ainsi servir ses intérêts en Afghanistan au moindre coût.

En revanche, les organisations de défense des droits de l’homme voient cette organisation (la compagnie militaire proche d'Erdogan) comme une mafia qui effectue des tâches de trafique d'armes, et que ses combattants, même s'ils ne sont pas des djihadistes, ont été élevés en un environnement de violence fondée sur des motifs religieux, ce qui constitue un danger.

Le président turc s'est retrouvé coincé dans un dilemme après avoir accepté l’offre américaine de reprendre la protection de l'aéroport international de Kaboul par les forces turques, avec l'achèvement du retrait américain et étranger d'Afghanistan.

Les talibans ont fermement rejeté le déploiement de troupes turques pour protéger l'aéroport de Kaboul, soulignant que la sécurité et les intérêts de l'Afghanistan sont protégés par les Afghans.

Il y a quelque temps, dans une déclaration ferme, les talibans avaient appelé Ankara à revenir sur sa décision, soulignant son rejet de la présence de toute force étrangère dans l'arène afghane, même si cette force était originaire d'un pays musulman. Il a fait signe de considérer les forces turques comme une cible légitime pour leurs attaques en tant que force d'occupation.

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