La France s'apprête à mettre fin à l'opération Barkhane et à renvoyer la moitié de ses soldats
Après huit ans de lutte contre les organisations extrémistes au Mali, la France s'apprête à mettre fin à "l'opération Barkhane" et à ramener progressivement environ la moitié de ses soldats.
Cette décision a été un choc pour le gouvernement malien, qui, par l'intermédiaire de son Premier ministre Choguel Maiga, a considéré que la France abandonnait Bamako en plein vol.
Plusieurs déclarations ont également accru les tensions et les désaccords entre les deux pays ces derniers jours, dont la plus récente est celle de Macron, à la suite de laquelle le ministère malien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de France à Bamako pour protester contre ce qu'il a qualifié de "déclarations inamicales et insultantes". »
Dans sa déclaration, le chef de l'Institut européen pour la sécurité et l'orientalisme, Emmanuel Dupuy, estime que la décision française n'était pas une "surprise", mais que Macron en avait déjà parlé en janvier 2020.
Pour connaître les causes de cette crise, Dupuy a expliqué : "La fin de l'opération militaire Barkhane ne signifie pas la sortie de la France du Mali. C'est une volonté de revoir la position des militaires français au Sahel, notamment dans les six bases militaires du Mali, en faveur de l'extension ou de l'intensification de la présence française au Burkina Faso et au Niger.
« L'une des raisons de cette tension est aussi les efforts du gouvernement malien pour ouvrir le dialogue et la médiation avec les groupes extrémistes, comme l'a fait le Burkina Faso, contrairement au Niger et au Tchad, qui refusent de laisser toute chance aux extrémistes, ce qui rend leurs relations bonnes avec Paris », a-t-il ajouté.
Face à la grande inquiétude suscitée par la question du passage de la France d'une force de première ligne à une force d'accompagnement et de soutien des armées locales, notamment après la décision d Macron de réduire le nombre de forces dans la région d'ici 2023 entre 2 500 et 3 000 hommes, contre plus de 5 000 actuellement, le directeur de l'Institut européen de sécurité et d'orientalisme a confirmé que ce changement de stratégie militaire de la France était nécessaire au vu de l'évolution nouvelle que connaissent les groupes terroristes de la région et du changement de leur méthode de faire face à la guerre contre eux.
Il a expliqué que les groupes armés sont désormais stationnés au centre du pays et non plus dans l'extrême nord comme par le passé ,« Pour cette raison, la présence militaire française sera renforcée dans le centre en laissant les bases militaires de Kidal, Tessali et Tombouctou au profit de celles de Gao, Gossi et Menaka, où se rassemblent les organisations terroristes les plus violentes et agressives. DAESH dans le Grand Sahara, dont le chef Adnan Abu Walid al-Sahrawi a été tué des suites de ses blessures », a-t-il déclaré.
L'intervention française au Mali, intervenue à la demande du Conseil militaire de transition, remonte à 2013 en raison des grandes craintes que des groupes terroristes prennent le contrôle du gouvernement.
A cet égard, Dupuy a déclaré : « Il y a une différence entre ce que les Maliens voulaient et ce que voulait le gouvernement malien. Le peuple malien voulait que l'armée de son pays et les forces étrangères, qu'elles soient régionales ou internationales, pour arrêter l'incursion des terroristes, les Nations Unies ayant enregistré la mort de 537 personnes entre avril et juin 2020. Quant aux autorités maliennes, elles ont demandé à la France, selon lui, de "former l'armée malienne et d'augmenter le rythme de ses opérations contre les terroristes.
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