France : La défaite de l'extrême droite aux élections régionales affectera-t-elle ses chances à la présidentielle ?

 

"Ce soir, nous ne gagnerons aucune région", par cette phrase, Marine Le Pen, leader du Rassemblement national d'extrême droite, a reconnu dimanche la défaite de son parti aux élections régionales françaises, en parlant d'une "crise profonde au niveau de la démocratie locale", mais aussi en soulignant que "la mobilisation est la clé des futures victoires", évoquant les prochaines élections présidentielles.

A l'image du premier tour, le second tour de ces élections n'a pas attiré un grand nombre d'électeurs, malgré les appels des forces politiques, dont le parti « Rassemblement national », à une participation massive des Français à ce scrutin. Le taux d'abstention à cette session était d'environ 66 %.

Cet événement a été illustré par le soulèvement des partis traditionnels de droite et de gauche modérée, quelque peu absents de la scène médiatique ces dernières années et choqués par l'élection brutale du centriste Emmanuel Macron, qui a arraché les électeurs à la fois à la droite et la gauche.

Ces partis traditionnels ont pu renforcer localement leur présence dans les régions françaises. La droite, soutenue par des alliances avec le centre dans certaines régions, a conservé la présidence de sept régions, et ces élections ont confirmé que la gauche, soutenue par les verts, a conservé cinq régions.

La droite traditionnelle est arrivée en tête de ces élections, avec 38 % des voix à l'échelle nationale. Le leader républicain, Christian Jacob, a considéré ce résultat comme un sérieux retour dans ce camp politique pour concourir à la prochaine course présidentielle. Il a déclaré dans un communiqué que son parti était devenu la "seule force à mettre" au pouvoir.

Outre le parti du président Macron ("République en Marche"), qui a été créé en 2017, et n'a pas de bases populaires dans les régions, le grand perdant de ce vote a été l'extrême droite, dont les résultats n’ont pas été aussi positifs qu’attendu, ce qui aurait pu l'aider à consolider sa présence localement dans la majeure partie de la région, sachant que le pourcentage élevé d'abstentions de vote a toujours été dans son intérêt lors des dates électorales. Cela a également perturbé ses ambitions « expansionnistes » de s’étendre à travers les régions françaises après avoir pris la présidence de la ville de Perpignan dans le sud-ouest du pays lors des récentes élections municipales.

 

Le pourcentage de suffrages obtenu par le « Rassemblement national » lors de ces élections n'a pas dépassé 20 %, alors qu'il atteignait 27 % dans le sondage 2015.

A l’image de la défaite de 2015, l'extrême droite n'a pas réussi à remporter à nouveau la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur, et son candidat, Thierry Mariani, a obtenu 43 % des voix, contre 57 % pour le président sortant de la région, Reno Mussolier. La cheffe de file de ce parti Marine Le Pen, n'a eu d'autre choix que d'appeler à la recherche de "solutions communes" à l'horizon de se présenter à la présidentielle de 2022.

Ce sondage n'est pas sans "messages" politiques liés à la prochaine course présidentielle.

Si l'affrontement bilatéral entre Macron et Le Pen dans la course à la présidentielle est attendu selon les sondages, ce scénario est devenu inéluctable avec les résultats des élections régionales, malgré le fait que les camps de droite et de gauche ne se soient pas unis autour d'un candidat pour chacun aux prochaines élections présidentielles pour rivaliser avec Macron et Le Pen.

En cas de pluralité de candidats à la présidentielle entre la droite et la gauche, cela contribuera à la dispersion des voix des électeurs des deux classes politiques, et le premier bénéficiaire d'une telle situation sera, selon Tariq Wehbe , membre de l'Union pour la démocratie, "celui qui siège à l'Elysée", étant donné que Les forces traditionnelles seront à nouveau contraintes, si Marine Le Pen et Emmanuel Macron accèdent au second tour des élections présidentielles de 2022, d'appeler à voter pour Macron, comme cela s'est produit lors du vote précédent, dans le cadre du soi-disant « Pacte républicain » pour arrêter l'avancée de l'extrême droite vers l'Elysée.


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