Coronavirus en France : "des signaux d’amélioration à Bordeaux", dégradation en région parisienne
Le ministre de la Santé tenait jeudi sa deuxième conférence de presse de la semaine depuis l’hôpital Bichat, jeudi après-midi. Il n’a pas annoncé de décisions fermes mais a averti de la possibilité de placer Paris et sa banlieue en zone d’alerte maximale.
Paris et les départements de la petite couronne pourraient passer en zone d’alerte maximale pour l’épidémie de Covid-10 dès lundi si la progression de l’épidémie s’y confirme, a déclaré jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran.
La capitale et sa proche banlieue ont “franchi les trois seuils qui peuvent correspondre à la zone d’alerte maximale”, a déclaré M. Véran lors d’un point presse, en précisant que ces seuils avaient été franchis “depuis quelques heures”.
“Si ça devait se confirmer nous n’aurions pas d’autre choix que de placer Paris et la petite couronne en alerte maximale et ce dès lundi”, a précisé le ministre en indiquant que “nous réexaminerons les données dimanche”.
Un tel classement “supposera que les habitants de Paris et de la petite couronne réduisent temporairement leurs interactions sociales de manière drastique, en tout cas plus importante que ce qu’ils font déjà: plus de fêtes de famille, plus de soirées, fermeture totale des bars”, a-t-il rappelé.
Inquiétude pour les Hauts-de-France
Le ministre a également relevé une “dégradation” de la situation dans “cinq métropoles, Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Étienne”, où “l’évolution des derniers jours reste très préoccupante”. “Si les mesures (de restrictions déjà prises) ne produisent pas suffisamment d’effet, nous pourrions être conduits à les placer en zone d’alerte maximale la semaine prochaine”, a-t-il prévenu mais, selon lui, il “n’y a pas lieu, à date, de basculer ces métropoles en zone d’alerte maximale”.
M. Véran a en revanche évoqué un début d’amélioration dans certaines villes, où l’”on commence à constater un frémissement, un début d’embellie sur le plan sanitaire, certes timide”. Il a cité “Bordeaux, Nice et même Marseille, même si, je le dis tout de suite, les niveaux de circulation du virus y restent très élevés, trop élevés, et que les risques sanitaires et de surcharge hospitalière sont encore bien trop importants”.
“C’est un encouragement à poursuivre, c’est un encouragement à tenir”, a-t-il estimé.
La décision du gouvernement de placer la semaine dernière Marseille et la Guadeloupe en zone d’alerte maximale, avec de sérieuses restrictions, dont la fermeture totale des restaurants et bars, a créé un fort mécontentement local.
Une solution pour les restaurants ?
De leur côté, les professionnels de la restauration vont proposer des protocoles sanitaires renforcés, qui pourraient s’ils sont validés, permettre aux établissements de rester “tout ou partie” ouverts même dans les zones d’alerte maximale au Covid-19, a indiqué le ministre
“Le gouvernement va dans les prochains jours examiner les propositions qui lui sont faites par les représentants du secteur de la restauration et étudier des règles éventuelles qui pourraient permettre aux restaurants, y compris en zones d’alerte maximale, de rester en tout ou partie ouverts, mais avec des règles sanitaires renforcées”.
Si ces nouvelles règles “nous semblent suffisamment robustes, protectrices, contrôlables, elles seront soumises au Haut Conseil pour la santé publique et si elles étaient validées, elles pourraient alors s’appliquer à toutes les zones d’alerte maximale”, a-t-il ajouté.
Cela pourrait ainsi s’appliquer à la métropole d’Aix-Marseille et en Guadeloupe, déjà aujourd’hui en alerte maximale et où les restaurants sont donc fermés. Mais aussi à Paris et en petite couronne, qui pourraient également être placés dans cette catégorie “dès lundi” si la dégradation des indicateurs se confirme. Pour dénoncer le “deuil” de leurs métiers, patrons de restaurants, cafés, bars, traiteurs et discothèques sont appelés par leur principale organisation à “faire du bruit” chaque vendredi devant leur établissement.
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