La France gagne quatre places dans le classement mondial des pays les plus innovants
En 2020, la France est le 12e pays le plus innovant au monde selon l’indice international GII (Global innovation index), publié ce mercredi. Soit un bond de quatre places par rapport au classement de l’an dernier. « C’est un changement remarquable, car plus on est haut dans le classement, plus il est difficile de progresser », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Bruno Lanvin, de la grande école de management Insead, qui calcule cet indice tous les ans avec l’université Cornell aux États-Unis, et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.
Malgré cette progression, la France ne se classe que huitième pays européen, notamment derrière le Royaume-Uni (4e) et l’Allemagne (9e). La Suisse domine cet indice pour la dixième année consécutive. Elle devance la Suède et les États-Unis. La Chine est 14e, désormais accompagnée par trois autres pays asiatiques dans le top 50 : le Vietnam (42), l’Inde (48) et les Philippines (50).
« Plus facile de créer une start-up en France »
« Il est désormais plus facile de créer une start-up en France et de trouver des financements », estime Bruno Lanvin, qui cite notamment comme facteur d’amélioration le crédit d’impôt recherche (Cice — crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). La France s’est aussi améliorée ces dernières années dans d’autres domaines, comme la qualité et le nombre de publications dans les grandes revues internationales, selon lui. Le rang des universités et écoles françaises dans le classement international dit de Shanghai a également progressé. Il y a une « plus grande visibilité mondiale de la France » en ce qui concerne l’innovation, résume Bruno Lanvin.
La France a également bénéficié de modifications dans le calcul de l’index, tendant à plus prendre en compte la valeur de ses grandes marques (Total, Orange et Axa notamment sont citées dans le rapport). Selon Bruno Lanvin, les facteurs qui contribuent cependant à maintenir la France derrière sept autres pays européens sont souvent à rechercher du côté des lourdeurs administratives, ou des contraintes sociales.
« Le coût de tout ce qui est lié à l’embauche et au licenciement est très élevé, que ce soit pour la puissance publique ou les entreprises », a-t-il affirmé. Par ailleurs, la France doit encore faire la preuve de sa continuité d’action dans le domaine, a-t-il indiqué. « Il y a eu trop de variations dans le passé », a-t-il affirmé.
L’ONU s’inquiète d’un risque de raréfaction des financements
Ce mercredi, en parallèle de la publication de ce classement, établi avant les conséquences de la pandémie, le patron de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) a tiré la sonnette d’alarme à propos du financement de l’innovation à cause de la crise du coronavirus. « Il y a des signaux clairs que les sources de financement de l’innovation s’assèchent partout dans le monde », a souligné Francis Gurry,
Tout le monde n’est pas égal devant cette raréfaction des financements. Pour le responsable de l’OMPI, ce sont les jeunes pousses, les starts-ups qui ont besoin de financement sur le long terme et celles qui sont installées dans les pays en développement qui vont en pâtir le plus. « Le tableau est sombre », a-t-il commenté, lançant un appel aux gouvernements pour qu’ils reconnaissent l’importance d’investir dans l’innovation pour sortir de la crise et assurer la reprise
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