France: Les masques ont aggravé le déficit commercial

 Le commerce extérieur de la France s’effondre. Les exports d’avions et de voitures sont en berne. Mais les importations de masques ont explosé.

Leur coût est dérisoire au regard de leur utilité. Mais il plombe un peu plus les chiffres du commerce extérieur de la France, qui viennent de tomber pour le deuxième trimestre, le plus marqué par la pandémie. On découvre ainsi que les importations de masques chirurgicaux, essentiellement en provenance de Chine, ont ajouté pas moins de 3,7 milliards d’euros à la masse des importations de la France.

Laquelle n’avait pas besoin de cela pour conforter sa tendance préoccupante à acheter plus au reste du monde qu’elle ne lui vend.

Si l’on ne parle que des marchandises et des produits manufacturés, la France est dans le rouge depuis cinquante ans. Le dernier trimestre, exceptionnel, a encore accru la tendance. Les Français confinés ont, certes, moins importé (-20 %), car moins consommé. Mais, les exportations ont chuté bien davantage, de 30 %, aggravant le déséquilibre.

Toutes les grandes spécialités françaises trébuchent. Alors que les exportations de l’industrie aéronautique atteignaient 15 à 16 milliards d’euros par trimestre en 2019, elles tombent à 4,4 milliards au deuxième trimestre 2020, après une maigre douzaine de milliards au premier. Quant aux voitures, elles passent de 12,5 à 4,5 milliards d’euros, la chimie, de 10 à 8,8 milliards et les parfums et cosmétiques, de 4,5 à 2,9 milliards.

Sur l’ensemble des exportations de marchandises, on dégringole de 115 milliards par trimestre en 2019 à 75 pour celui qui vient de se clore. Seules surnagent l’agriculture (4 milliards) et la pharmacie (8,4).

Le deuxième coup de bambou provient des services (tourisme, banques, assureurs, transporteurs, etc.). Toutes ces activités ont exporté pour pas moins de 251 milliards en 2019 à comparer aux 508 milliards de biens et marchandises. Surtout, c’est une branche où la France exporte plus qu’elle n’importe : l’an dernier, l’excédent était de 21,8 milliards. Malheureusement, ce pan très positif de l’économie française, coulé par un tourisme aux abonnés absents, ne sera positif que de 2,4 milliards pour les six premiers mois.

Tous biens et services confondus, le solde extérieur de la France est donc dans le rouge de 22,2 milliards d’euros au deuxième trimestre après les 10,7 du premier. D’autres en profitent : la Chine vient d’annoncer que son propre solde extérieur a dépassé les 62 milliards pour le seul mois de juillet.