Nouvelle literrature en France
La fin de l'automne marque toujours la saison des
récompenses littéraires en France. Mais loin des coupes à champagne coupées et
des fêtes pour les plus grands lauriers, comme le Goncourt ou le Renaudot, ce
sont souvent les plus petites distinctions qui façonnent les habitudes de
lecture du pays, propulsant de nouvelles voix françaises à la renommée
internationale. Trois romans français primés montrent comment les thèmes du
conflit et de la diversité des identités culturelles se retrouvent dans la
meilleure écriture française.
Dans un pays toujours traumatisé par des attaques
terroristes, toujours en train de subir des violences contre les morts en
Afrique, et le fléau de la discrimination et du chômage des jeunes dans les
lotissements, dominent les recommandations des libraires et sont en train de
devenir un important produit d'exportation littéraire. Ces histoires sont
dévastatrices dans leur description d’une société où préjugés et discrimination
ont des conséquences fatales. Pour quiconque veut comprendre la France
d'aujourd'hui, c'est une lecture obligatoire.
Le triste et poétique « Frères d’âme » de David
Diop, qui sera publié en anglais au Royaume-Uni l'année prochaine, aussi
« At Night All Blood Is Black » qui parle d’une histoire complètement
absente des livres historique français. Ces soldats Africains qui se battaient
du côté français durant la première guerre mondiale Ces soldats, souvent appelés tirailleurs
sénégalais, venaient de toute l'Afrique de l'Ouest. Le président Emmanuel
Macron les a honorés lors des commémorations du centenaire de l'année dernière.
Mais leurs propres comptes sont souvent absents des recueils de lettres de
soldats. Diop, écrivain et universitaire franco-sénégalais, emmène le lecteur
dans un voyage dans l'esprit de plus en plus troublé d'Alfa Ndiaye, qui a été
envoyée avec son meilleur ami du Sénégal dans l'incompréhensible boue boueuse
des tranchées.
Pendant ce temps, le chef-d'œuvre d’un premier roman
de Mahir Guven, Grand frère, vient de paraître aux États-Unis sous le titre de
Grand frère. C'est une histoire méticuleusement préparée, drôle et tragique
d'un chauffeur d'Uber dans une banlieue parisienne dont le frère cadet, une
infirmière de théâtre talentueuse dans un hôpital de la ville, a disparu et on
craint de s'être rendu en Syrie pour soigner des civils blessés. Avec ses
descriptions touchantes de la relation d’un père immigré avec ses fils, il a
été loué en France pour sa perspicacité dans la vie des chauffeurs modernes
"prenant des directives au téléphone". Mais c’est l’énorme portée de
l’argot français que Guven utilise pour tisser une histoire qui oscille entre
la vie d’un lotissement français et la guerre en Syrie, qui le distingue des
autres. Né en France de parents turcs et kurdes, il a dit qu'il en avait marre
des portraits clichés de jeunes hommes de la banlieue parisienne et s'est mis à
dire la vérité.
Enfin, l’Art de perdre, récompensé par Alice Zeniter,
est également publié en anglais l’année prochaine. Il s’inspire de l’arrivée de
sa famille en France et de la guerre algérienne de 1954 à 1962, guerre qui
n’est toujours pas pleinement reconnue dans la mentalité française. Elle
conteste les récits officiels des harkis, terme chargé et souvent péjoratif
pour les musulmans algériens qui ont aidé l'armée française. Beaucoup ont été
massacrés. Ceux qui ont réussi à fuir en France ont été retenus dans des camps
derrière des barbelés, parfois pendant des années, avant de s'installer dans
des tours. Leurs descendants sont toujours aux prises avec les séquelles actuelles.
Le livre reflète la soif actuelle de narration française d’écrivains de
traditions diverses qui s’adressent à des pans de l’histoire et de la société
qui n’ont pas été racontés. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi elle avait écrit
le livre, Zeniter a répondu: «Je voulais combler les silences».
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