France: une baisse "historique" du nombre de femmes à l'Assemblée nationale après les législatives

 

Des représentants de "l'Alliance présidentielle" dirigée par Auror Bergé prennent une photo commémorative devant l'Assemblée nationale après leur élection en 2022



L'image de la nouvelle Assemblée nationale française s'est dépareillée de celle de la France en général. La preuve en est que la majorité des femmes députées qui ont remporté des sièges à l'Assemblée nationale cette fois-ci sont estimées à 215 sur un total de 577 députés, contre 224 députés lors des élections législatives qui ont eu lieu en 2017. Fabien El-Khoury, porte-parole officiel d'une association féministe, a qualifié cette baisse d'"historique", notant que "le nombre de femmes à l'Assemblée nationale française a diminué pour la première fois depuis de nombreuses années de croissance".

Après que le pourcentage de femmes ayant remporté un siège au parlement a été estimé à 38,8 % en 2017, ce pourcentage a diminué lors des élections de 2022 à 37,26 %. Al-Khoury a expliqué que la représentation des femmes membres dans le monde politique a diminué malgré le fait que 52% de la population française sont des femmes et que 52% des personnes inscrites sur les listes électorales sont également des femmes. L'une des raisons en est le non-respect de la loi sur l'égalité de représentation politique par les partis politiques. Cette loi, approuvée en 2000 puis amendée en 2014, sanctionne les partis politiques qui ne respectent pas le principe d'égalité entre hommes et femmes dans le processus de candidature aux élections, qui doit être égal entre les sexes.

La loi sanctionne les partis politiques qui ne respectent pas ce principe (le principe d'égalité entre les hommes et les femmes) en réduisant la valeur des financements accordés par l'État en faveur de ces partis. Mais Fabian El-Khoury a précisé que « la loi n'oblige pas les partis politiques à mettre en œuvre le principe de représentation paritaire entre les femmes et les hommes, mais appelle seulement à le respecter. Il y a donc des petits partis politiques qui préfèrent payer une amende plutôt que de nommer des femmes."

Lors des élections législatives tenues en 2017, six partis, dont "La France Fière" et "Les Républicains", ont été sanctionnés pour ne pas avoir respecté le principe d'égalité de représentation. Par exemple, l'aide financière au parti « Les Républicains » a été réduite d'environ 1,8 million d'euros parceque seulement 40 % de femmes étaient désignées au lieu des 50 % prévus par la loi. Malgré cette lourde amende, ce parti de droite n'a pas retenu la leçon. La preuve en est que seulement 39 % des femmes ont été nommées lors des dernières élections législatives. Cela a fait du nombre de femmes qui sont entrées à l'Assemblée nationale en 2022, pas plus de 22,03 %.

Mais le Parti communiste français reste parmi les partis qui n'ont pas respecté la loi sur l'égalité des chances entre les femmes et les hommes, puisque seulement 16,66 % des femmes ont obtenu un siège à la nouvelle Assemblée nationale. Vient ensuite le Parti de l'unité démocratique avec 20 % de représentantes. En revanche, le pourcentage de femmes ayant remporté un siège à l'Assemblée nationale au nom du parti « France Fière » atteint 43 %. Le Parti vert est le seul à respecter le principe de représentation égale entre les femmes et les hommes. Cela a porté le nombre de femmes qui ont remporté un siège à l'assemblée au nom de ce parti à 54 %.

Quant à l'alliance présidentielle "Ensemble", le nombre de sièges remportés par les femmes a atteint 42,22% pour le parti "Ensemble" du président Macron et 40,11% pour le mouvement démocrate.

Fabian El-Khoury estime que l'égalité dans la représentation politique entre les femmes et les hommes ne deviendra une réalité que si les partis acceptent que les femmes puissent se présenter dans les circonscriptions faciles. "Les hommes sont plus connus des électeurs et des partis auxquels ils appartiennent. Ils ont aussi plus de chances de prendre le pouvoir", a-t-elle déclaré. Elle a souligné qu'il existe "de nombreuses restrictions qui entravent le rayonnement et la visibilité des femmes dans les partis politiques". Et de poursuivre : « Les preuves de harcèlement sexuel dans les rangs des partis et sur les réseaux sociaux se multiplient. Les femmes qui se présentent aux élections sont notamment agressées sur Twitter. Cela peut les empêcher de se présenter ».

Dans le même contexte, un autre indicateur a montré que plus la hiérarchie des responsabilités exécutives dans les communes est élevée, plus la composante féminine se fait rare, selon Al-Khoury, qui a confirmé que "le scénario n'a pas changé, étant donné que les hommes monopolisent toujours le poste". de présider des blocs parlementaires. La preuve en est la nomination d'une femme. "Une seule occupe ce poste sur les sept." Il semble que le parti au pouvoir "Ensemble" ait commencé à changer de stratégie, puisqu'il a choisi le député Aurore Bergé pour prendre la présidence du bloc parlementaire de ce parti. Bergé occupait auparavant le poste de présidente déléguée du bloc parlementaire Ensemble. Aujourd'hui, elle remplace Christophe Castaner, qui n'a pas réussi à franchir le second tour des législatives de 2022.

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